lundi 28 décembre 2009

Après l’échec du Sommet de Copenhague, le président Evo Morales appelle à une conférence mondiale en Bolivie contre le changement climatique

par ABI, 20/12/2009. Traduit par Philippe Cazal, Tlaxcala
Original : Presidente Evo Morales Morales llama a una conferencia mundial en Bolivia contra cambio climático tras cumbre de Copenhague

Culpina, Chuquisaca, 20 décembre- Le président Evo Morales a annoncé ce dimanche qu’il appellera toutes les nations de la planète à une « grande mobilisation » en défense de l’environnement et qu’il convoquera, pour avril prochain en Bolivie, une conférence mondiale des mouvements sociaux, à la suite de « l’échec » du sommet de Copenhague.

« Le problème mondial (du changement climatique) est dû au développement industriel irrationnel des usines. C’est sur cela que nous devrions nous pencher. J’ai demandé des arguments techniques et scientifiques pour rendre possible, à partir d’ici, une grande mobilisation internationale pour défendre l’environnement, plus particulièrement l’eau. Il y aura lundi une conférence de presse internationale pour inviter les peuples du monde », a affirmé le président à Culpina, localité rurale du Sud-Est de la Bolivie.
À la suite du Sommet sur le Changement Climatique, qui a donné lieu à un maigre document de conclusions, « antidémocratique » selon Morales lui-même qui est rentré samedi de la capitale danoise, La Paz propose d’organiser en Amérique du Sud un forum alternatif à celui de Copenhague.
Ce forum, dont l’agenda est en cours de discussion, aura lieu le 22 avril, Journée Mondiale de la Terre.
Morales, qui a participé ce dimanche au 49e anniversaire de la fondation de Culpina*, où il a remis des fonds pour la réalisation de plusieurs projets d’irrigation, la construction d’une unité d’enseignement et d’équipements sportifs, pour un montant de 6 millions de bolivianos, invitera les forces sociales du monde entier à une réunion en Bolivie « pour la réalisation d’un grand événement où l’on proposera des solutions sur le changement climatique ».
Le président a exprimé sa frustration du fait qu’aucun accord n’ait été atteint pendant le Sommet de Copenhague, tout en soulignant le succès qui consiste à avoir brisé l’hégémonie des pays développés sur cette manifestation.

Membre de la délégation bolivienne à Copenhague. AP Photo logo AP Photo
Il a protesté contre la proposition de représentants des pays développés qui ont pris l’option d’une augmentation de deux degrés de la température de la planète alors qu’à l’heure actuelle, avec une augmentation de 0,7 % de la température moyenne de la planète, des lacs s’assèchent, les glaciers disparaissent et on craint la disparition d’îles, de régions situées à peine à 10 ou 20 m au-dessus du niveau de la mer du fait de la fusion des glaces continentales.
« Si nous ne prenons pas maintenant des décisions importantes, dans 30 ans nos enfants et les générations futures auront de sérieux problèmes. Des gens meurent déjà de chaleur en Europe. Et les pays capitalistes ne veulent pas changer leurs politiques pour éviter de plus grands dommages à la nature », a-t-il déclaré.
Et si eux (les puissances industrielles) ne veulent pas, « les peuples vont devoir les faire changer », a-t-il averti.
Le président a suggéré qu’à partir du moment où il y aura une invitation officielle pour la réunion internationale, les organisations sociales de Bolivie devront lancer immédiatement le débat parmi leurs adhérents, avec l’objectif de trouver des solutions à la problématique mondiale.
Il a dit que l’un des buts principaux de l’appel à cette mobilisation est de garantir l’alimentation mondiale, face à la famine qui sévit en divers lieux de la planète.
« J’ai même pensé à avoir des camarades dirigeants qui parlent anglais pour les envoyer éveiller les consciences, mobiliser et nationaliser les ressources naturelles dans le monde entier, y compris en Afrique où il y a beaucoup de souffrances, ce qui est déplorable », a conclu le Chef de l’Etat.
L’accord de Copenhague, proposé par les USA, qui ont obtenu l’appui de dernière heure de la Chine, reconnaît la nécessité de maintenir le réchauffement global en dessous de deux degrés, mais il ne contient aucun engagement sur les moyens d’y parvenir.
L’assemblée plénière a approuvé un document qualifié de ridicule par les organisations écologistes.
L’accord, non contraignant, est avant tout une déclaration de principes et il est très loin des objectifs initiaux.
Le Sommet de Copenhague sur le Changement Climatique, présenté depuis deux ans presque comme « la dernière opportunité » pour sauver la planète, a été un échec manifeste et, ce qui est plus grave, a représenté un changement par rapport au mécanisme accepté antérieurement.

* Plus précisément, le 49e anniversaire de la désignation de la commune de Culpina comme capitale de la 2e section de la province du Sud Cinti, département de Chuquisaca. http://www.enlared.org.bo/portal/default.asp?cg2=6042 [NdT]

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