jeudi 21 octobre 2010

Europe : les mouvements sociaux entre violences urbaines et provocations policières

Antisystème ? Bien sûr !
par
Josep Maria Antentas - Esther Vivas, Barcelone
À la suite des incidents du 29 septembre à Barcelone, la critique contre les "antisystème"  a inondé le débat dans les médias en associant, de façon réductrice et hors contexte, la notion d’ "antisystème" et la violence urbaine.
Sans lien commun avec cette image qu’on veut lui coller, la pratique au quotidien des « antisystème » se trouve dans les associations de quartier opposées à la spéculation immobilière, dans le syndicalisme alternatif, dans le militantisme contre le changement climatique, dans les forums sociaux, dans la défense du territoire face aux grandes infrastructures, dans les centres sociaux autogérés, dans la conception d’expériences de consommation alternative et dans le développement de la l’agriculture biologique, ou bien dans les tentatives d’ouvrir une brèche dans le système politique en promouvant des candidatures alternatives. Les mouvements sociaux alternatifs se déterminent comme étant des moteurs du changement social, ils élaborent des propositions novatrices et encouragent à de nouvelles formes de sociabilité, de pensée critique et de création artistique, en libérant la créativité humaine corsetée dans les routines quotidiennes.
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Des policiers allemands révèlent les agissements d’agents provocateurs dans les manifestations
par Rüdiger Göbel, Berlin 
Pendant que la dernière édition du magazine Focus, se référant au Bundeskriminalamt (BKA-Office fédéral de police criminelle, Ndlt) met en garde contre des actions de militants anti-nucléaires contre le prochain transport Castor, l’édition du lundi du Hamburger Abendblatt montre des policiers tapant sur des casseurs et émeutiers, par exemple lors de la contestation du projet «  Stuttgart 21 » : des policiers en uniformes et des « agents provocateurs »(en français dans le texte) en civil. Un policier de 48 ans, qui s’est trouvé avec les cent hommes de sa section au beau milieu du « combat » dans le Schlossgarten (Parc du Château, ndlt) de Stuttgart raconte dans ce journal que l’emploi de canons à eau, matraques et bombes au poivre contre des « citoyens qui manifestaient pacifiquement, des enfants, des retraités et de braves Souabes » lui avaient causé un choc. 400 manifestants ont été blessés. Le Hamburger Abendblatt cite les propos de «  l’insider » : « Quand on emmène des molosses de combat, j’entends par là des unités spéciales de la police, à une manifestation et qu’on les lâche sans raison apparente en leur disant de nettoyer la place, ils mordent sans aucun ménagement. C’est pour cela qu’on les a entraînés et formés. Et ceux qui les ont envoyés le savaient parfaitement. Ils avaient sûrement l’autorisation d’en haut. De très haut. Au minimum du Ministère de l’Intérieur. »

Dans le Parc du Château de Stuttgart le 30 septembre 2010. 
 

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