lundi 28 février 2011

El Général et l'hymne rap de la révolution du Maghreb et du Machrek : rencontre avec le rappeur tunisien

par Vivienne Walt, TIME Magazine, 15/2/2011. Traduit par Chloé Meier, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala.
English original: El Général and the Rap Anthem of the Mideast Revolution
Le barde de la vague révolutionnaire qui déferle sur le monde arabe n'a que 21 ans. Bien bâti, cheveux coupés à la dernière mode, sourire d'une grande douceur, entouré d'une barbe et d'une moustache naissantes, El Général s'emploie à cultiver une apparence de dur, mais garde des manières presque innocentes et s'exprime paisiblement. Sur une photo de sa page Facebook, il porte un bomber marron, dont la manche est couverte du drapeau tunisien, et tient un pistolet, le doigt sur la gâchette. Hamada Ben Amor, de son vrai nom, est un bon garçon, qu'on aimerait bien avoir pour fils. Cadet d'une famille de quatre enfants, il vit encore chez ses parents, avec l’un de ses frères, à Sfax, à trois heures de voiture de Tunis. Sa mère gère une librairie et son père travaille dans le domaine de la santé, au service d'urgence d'un hôpital. Ils font partie de la classe moyenne tunisienne.
El Général, par William Daniels pour  TIMES

El Général a commencé à rapper à 18 ans, en 2008. "La première chanson que j'ai écrite s'intitule Malesh? (Pourquoi ?). C'était une grande question. Pourquoi la corruption? Pourquoi les voleurs? Pourquoi la violence? J'étais contre le régime parce que la corruption sautait aux yeux." El Général se dit fortement influencé par Tupac Shakur, même si celui-ci est décédé lorsqu'il n'avait que six ans. "Le rap de Tupac était révolutionnaire. Quand je suis devenu rappeur, je ne recherchais pas l'amour. Je voulais rapper pour le bien des gens." A 18 ans, il a également écrit Sidi Rais ("Monsieur le Président"), sa première chanson sur Ben Ali. "C'était un appel lancé au président pour qu'il lutte contre la corruption. Je croyais encore qu'il pouvait faire quelque chose; j'ai compris plus tard qu'il était lui-même impliqué."

Cette chanson était une sorte de prélude à celle qui allait devenir l'hymne de la Révolution de jasmin et des manifestants de la place Tahrir, au Caire: Rais Lebled (Rais el-Bled, qui signifie le président du pays, inversé à la manière du rap). Le thème reste le même : "La corruption était partout. Dans la rue, tu voyais des policiers manquer de respect envers des citoyens. Au tribunal, il suffisait de payer les juges pour être acquitté; les pauvres étaient jetés en prison. Les petits commerçants étaient exploités par des requins liés au président. Mes parents ont tous les deux un bon boulot. Nous ne sommes pas pauvres, mais j'ai vu de très nombreux amis subir des injustices."
El Général a été interdit de concerts, de production de disques et de radio en Tunisie — alors qu'en Europe, il a fait de nombreux adeptes grâce à ses passages sur des radios rock telles que la station française NovaFM. A propos de la censure sous le régime Ben Ali, il explique: "Dès que quelqu'un entreprenait des démarches pour organiser un concert et que mon nom figurait sur le programme, le gouvernement refusait d'accorder les autorisations. Ils disaient que mes chansons parlaient de politique et que j'avais mauvaise réputation. La censure et les interdictions m'ont empêché de donner des concerts ou de faire des disques". Dès lors, il s'est tourné vers les médias sociaux. "J'ai utilisé ma page personnelle Facebook pour me faire connaître. Un ami a filmé mes chansons sur une petite caméra vidéo et un autre les a éditées et postées sur YouTube."
En décembre 2010, El Général enregistre Rais Lebled et le met en ligne sur YouTube. Téléchargé des milliers de fois, ce titre devient l'hymne des protestations, qui viennent de débuter. Les manifestants en scandent les paroles dans la rue: "Président du pays, ton peuple se meurt / Les gens se nourrissent dans les poubelles / Regarde ce qui se passe / La misère est partout / Je parle sans crainte / Mais je sais ce qui m'attend / Je vois l'injustice partout". C'est avec cette chanson qu'El Général se fait connaître — notamment des services secrets. "Mon téléphone portable a été mis sur écoute et mon compte Facebook bloqué." A la même période, le 17 décembre, un jeune marchand de fruits et légumes s'immole par le feu. C'est un tournant. El Général écrit une nouvelle chanson, Touns bledna (Tunisie, notre pays), sur l'essor du mouvement de protestation.

Pour la police secrète, Touns bledna est la goutte de trop. Le 24 décembre, à cinq heures du matin, elle fait irruption chez El Général, à Sfax et le traîne au siège de la Sûreté nationale. Peu après, une équipe d'interrogateurs arrive de Tunis pour le transférer à la capitale, où il est placé en isolement au Service de sécurité présidentiel et interrogé pendant des heures sur ses relations politiques. "Ils m'ont insulté pendant 24 heures. De la torture morale. Ils me demandaient qui était derrière moi et à quel parti j'appartenais."
Cette arrestation déclenche une énorme réaction publique. De toutes parts, les manifestants commencent à lancer des slogans pour sa libération. Ben Ali lui-même ainsi que le détesté ministre de l'Intérieur appellent la police à enquêter sur la détention d’El Général. Celle-ci prend alors la mesure de la célébrité gagnée par le rappeur. "Ils ont compris que j'étais un artiste connu et ont changé d'attitude. Ils m'ont demandé poliment de ne plus rien chanter sur le président et sa famille, en échange de quoi ils me relâcheraient." Hamada Ben Amor reste enfermé dans une cellule, menottes aux mains, pendant trois jours. A l'extérieur, la pression pour sa libération se fait de plus en plus forte. "C'est à ce moment que j'ai capté que mes actes avaient une immense portée et qu'ils étaient dangereux. La police a été bombardée d'appels concernant ma détention. Dès que je n'ai plus eu peur, j'ai ressenti une grande fierté. Je me suis senti comme un VIP." Ce qu'il était.
Trois jours plus tard, il est ramené chez lui, à Sfax, et libéré sur le seuil de la maison de ses parents. La police le traite avec les égards réservés aux stars, le félicitant même de sa libération. "La première chose que je voulais, c'était de voir ma mère et de vérifier qu'elle allait bien", confie-t-il. 
Ce n'est qu'à sa libération qu'El Général découvre que Rais Lebled est devenu l'hymne de la rue. Par la suite, après le 25 janvier, la chanson est reprise au Caire et en particulier par les manifestants de la place Tahrir. "J'ai reçu énormément de messages de jeunes Égyptiens qui me demandaient de venir la chanter sur la place, mais je n'avais pas de passeport, ni de visa." Il écrit alors un nouveau rap Vive la Tunisie!, qui rend hommage aux personnes tuées lors de la Révolution de jasmin et salue le programme de liberté en Égypte, en Algérie, en Libye et au Maroc. Le morceau se termine par un appel lancé au président qui remportera les prochaines élections : "Prends soin de la Tunisie".

Avec le renversement – pour l'heure – de deux autocrates, El Général s'est vu propulsé sur la scène professionnelle du rap.  Il affiche déjà complet pour ses premiers concerts, à Lyon, les 16 et 17 mars, et à Marseille plus tard le même mois. Le regard que portent ses parents sur le rap s'est transformé. "Avant la révolution, ils voulaient que j'oublie la musique. Ils disaient que c'était dangereux, qu'ils avaient vraiment peur pour moi. Maintenant, ils sont fiers. Ils m'encouragent à continuer et à servir le pays."

Page Facebook   d'El Général

dimanche 27 février 2011

Le tsunami s'étend dans le monde arabe

Tobrouk : "Libye libre ! Kadhafi dégage !". Photo Asmaa Waguih, Reuters
Les dernières 48 heures ont vu une extension des manifestations pour la liberté dans le monde arabe dans des pays où tout avait été apparemment calme jusqu'ici. En Libye, la ville de Zaouiyah, à 50 km à l'ouest de Tripoli a été libérée à son tour, tandis qu'à Benghazi libérée, un Conseil national libyen est en train de se mettre  en place.

La route arabe, par Mahjoob
Deux manifestants ont été tués et cinq blessés par des tirs de la police au cours d'un rassemblement de chômeurs à Sohar, dans le sultanat d'Oman.
Au Yémen, théâtre de véritables scènes de guerre dans la nuit de vendredi à samedi à Aden (sud), qui ont fait au moins trois morts, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a dit son intention de défendre le "régime républicain" jusqu'à la "dernière goutte de (son) sang" et parlé de "complot".

À Bahreïn, le groupe chiite au parlement a confirmé dimanche sa démission en bloc, au lendemain de l'annonce d'un remaniement ministériel que l'opposition a jugé insuffisante. Les 18 députés du parti Wefaq avaient pris cette mesure à la suite des violences survenues aux premiers jours des manifestations populaires en faveur de la fin du régime monarchique.

Humour noir bahreïni : "Désolée, Israël, maintenant je te respecte. Au moins, toi, tu ne tues pas ton propre peuple. Bravo Bahreïn, tu as battu Israël"

Au Qatar voisin, un appel sur Facebook à l'éviction de l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani a rassemblé samedi plus de 20 000 sympathisants, cependant qu'au Koweït, un groupe d'opposition nouvellement formé a demandé des réformes et l'émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah a annoncé des mesures sociales.

En Arabie Saoudite, une centaine d'intellectuels ont eux-aussi exhorté à des réformes politiques, économiques et sociales, notamment à l'instauration d'une "monarchie constitutionnelle".

En Irak, le Premier ministre Nouri al-Maliki a donné dimanche 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves, après des manifestations de colère contre le gouvernement. A Amara, à 305 km au sud de Bagdad, onze manifestants ont été blessés, dont un par balle, ainsi que neuf policiers, dans des échauffourées au cours d'une manifestation de jeunes réclamant du travail.

En Syrie, une page Facebook intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011" appelait à des manifestations à une date encore indéterminée, et en Jordanie, l'opposition accusait le gouvernement de "manque de sérieux" dans les réformes, après la plus grande manifestation vendredi dans la capitale depuis début janvier.

Au Liban, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue à Beyrouth pour protester contre le système confessionnel, à l'initiative de groupes de jeunes sur Facebook. "La révolution est partout... Liban, c'est à ton tour !", ont-elles scandé.

Au Maroc, près de mille personnes encadrées par d'importantes forces de sécurité avaient réclamé samedi à Casablanca des "réformes politiques et une nouvelle Constitution", pendant qu'à Alger, une centaine de contestataires avaient bravé un important dispositif policier pour tenter, en vain, leur troisième marche en un mois en faveur d'un changement de régime.

Enfin en Égypte près de 2000 manifestants s'étaient rassemblés samedi pour exiger un nouveau gouvernement. Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a annoncé dimanche sa candidature à la prochaine élection présidentielle.


Nous soutenons toutes les formes de résistances nées du cœur de notre pays
Déclaration du Mouvement de solidarité des femmes irakiennes pour l’indépendance et l’union de leur pays
par WSIUI, 22/2/2011
. Traduit par 
Michèle Mialane, Tlaxcala
A statement by Women Solidarity for an Independent Unified Iraq
Eine Erklärung der Frauensolidarität für ein unabhängiges, vereintes Irak

Depuis plusieurs semaines tout l’lrak est le théâtre de protestations et manifestations, même dans des villes et localités où il n’y en avait jamais eu auparavant.
Nous avons appris que des manifestations de masse se déroulaient à Bagdad, Basra, Kout, Samawah, Diwanijah, Falloujah, Kirkouk et Soulaïmanijah. Contre le non-respect de nos libertés, les arrestations arbitraires, la torture, la corruption, parce que nous sommes déçus et que les promesses électorales ne sont pas tenues, et - last but not least - contre le manque catastrophique de services de base, eau, électricité, soins de santé ainsi que de l’inefficience et de la corruption qui président au rationnement. On manifeste également contre le manque d’emplois et surtout d’aide sociale aux veuves, orphelins et retraités, qui ne peuvent mener la vie digne qu’ils méritent et connaissent la misère et l’humiliation.
D’une seule voix, les mots d’ordre des manifestants pacifiques expriment des revendications d’intérêt national. C’est la voix du peuple, qui en a assez de se contenter de promesses éternellement non tenues. Il en a assez des discours grandiloquents, méprisants et absurdes dont les fonctionnaires gouvernementaux les abreuvent à tour de rôle.
C’est tout le peuple irakien qui parle par la voix des manifestants pour exiger la reconnaissance de sa liberté et de sa dignité. C’est la voix des courageuses femmes irakiennes, qui essaient de recouvrer leur rôle moteur dans la lutte de leur peuple pour la liberté, l’égalité et l’indépendance.
C’est la voix d’un peuple qui ne sait que trop qu’on n’obtient rien par une patience surhumaine, et qu’il faut saisir l’occasion historique décisive qui s’offre en ce moment. Nous ne devons pas la manquer - il est temps de descendre dans la rue pour rendre leur dignité à tous les Irakiens et bâtir pour nos enfants un avenir meilleur.
Nous autres, membres du Mouvement solidaire des femmes irakiennes pour l’indépendance et l’union de leur pays, soutenons toutes les formes de résistance nées du cœur de notre pays. Les manifestations actuelles sont l’expression et le signe de l’unité de notre peuple. En organisant ces manifestations et en s’y rendant, il fait usage du droit que lui garantissent droits humains et international. Nous soutenons les manifestants et encourageons tout notre peuple à en faire autant.

"Survivre aux changements si brutaux et ne pas avoir peur..." : Sarkozy part en guerre contre la révolution arabe


Allocution radiotélévisée du Président sur la situation internationale 
Palais de l'Élysée - Dimanche 27 février 2011
Verbatim commenté


[Garde à vous ! Fixe !] Mes chers compatriotes, 

A peine la plus grave crise économique et financière depuis la deuxième guerre mondiale semble-t-elle s'estomper [il faut dire ça aux Irlandais et aux Grecs], à peine l'Europe a-t-elle dominé la crise de l'euro [il faut dire ça aux Irlandais et aux Grecs] que, de l'autre côté de la Méditerranée, se produit un immense bouleversement. Certains peuples arabes [que je ne nommerai pas] prennent leur destin en main, renversant des régimes qui, après avoir été, au temps de la décolonisation, les instruments de leur émancipation avaient fini par devenir ceux de leur servitude [eh oui, c’est partout pareil]. Ces régimes, tous les États occidentaux et tous les gouvernements français qui se sont succédés depuis la fin des colonies ont entretenu avec eux des relations économiques, diplomatiques et politiques, malgré leur caractère autoritaire parce qu'ils apparaissaient aux yeux de tous [tous ?] comme des remparts contre l'extrémisme religieux, le fondamentalisme et le terrorisme. 

Mais voici qu'à l'initiative des peuples s'esquisse une autre voie. En opposant la démocratie et la liberté à toutes les formes de dictature, ces révolutions arabes ouvrent une ère nouvelle dans nos relations avec ces pays dont nous sommes si proches par l'histoire et par la géographie. Ce changement est historique. Nous ne devons pas en avoir peur [j’essaye de me convaincre moi-même : vas-y Nico, n’aie pas peur]. Il porte en lui une formidable espérance car il s'est accompli au nom des valeurs qui nous sont les plus chères, celles des droits de l'homme et de la démocratie [ouf]. Pour la première fois dans l'histoire, elles peuvent triompher sur toutes les rives de la Méditerranée [bref, c’est nous qu’on a gagné, nananan]. Nous ne devons avoir qu'un seul but : accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d'être libres [eh oui, les pôvres, ils savent pas y faire tout seuls]. Entre l'ingérence qui ne serait pas acceptée [eh oui, faut s’y faire] et l'indifférence qui serait une faute morale et stratégique [c’est pas beau et c’est contre-productif], il nous faut tout faire pour que l'espérance qui vient de naître ne meure pas car le sort de ces mouvements est encore incertain. Si toutes les bonnes volontés ne s'unissent pas pour les faire réussir, ils peuvent aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures pires encore que les précédentes [ah ah, allez, les gars du monde, donnez-vous la main pour empêcher les méchants barbus que les dictatures tenaient en laisse de prendre le pouvoir]. 

Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies [lesquelles ? les “dictatures pires encore que les précédentes” ?] sur des flux migratoires devenus incontrôlables [eh oui, on est train de perdre nos garde-frontières l’un après l’autre] et sur le terrorisme [eh oui, on est train de perdre nos garde-chiourmes l’un après l’autre]. C'est toute l'Europe alors qui serait en première ligne [bref, la guerre]. Nous avons donc le devoir d'agir avec une ambition qui soit à la dimension des événements historiques que nous vivons [Napoléon : “Soldats, du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent”]. C'est pourquoi la France a demandé que le Conseil européen se réunisse pour que l'Europe adopte une stratégie commune [c’est vrai que jusqu’ici, chacun a grenouillé tout seul dans son coin] face à la crise libyenne dont les conséquences pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région [c’est sûr que Kadhafi est un sacré garant de stabilité]. De même l'Europe doit se doter sans tarder de nouveaux outils pour promouvoir l'éducation et la formation de la jeunesse de ces pays du Sud de la Méditerranée [faut les dresser, ces sauvageons], imaginer une politique économique et commerciale pour favoriser la croissance de ces jeunes démocraties qui veulent naître [bref, “investir dans la démocratie”, selon le slogan le bourgeoisie tunisienne]. 

L'Union pour la Méditerranée [nous y voilà], fondée à l'initiative de la France le 13 juillet 2008, doit permettre à tous les peuples de la Méditerranée de bâtir enfin une destinée commune [eh oui, c’est que jusqu’ici elle était conçue pour bâtir une destinée séparée]. Le moment est venu de refonder cette Union à la lumière des événements considérables que nous vivons. La France fera des propositions en ce sens à ses partenaires [On va la rebaptiser : Union démocratique et populaire pour la Méditerranée].

Mon devoir de Président de la République est d'expliquer les enjeux de l'avenir mais tout autant de protéger le présent des Français. C'est pourquoi, avec le Premier Ministre François Fillon, nous avons décidé de réorganiser les ministères qui concernent notre diplomatie et notre sécurité. 

Alain Juppé, ancien Premier ministre, homme d'expérience qui a déjà exercé ces fonctions avec une réussite unanimement reconnue sera Ministre des Affaires étrangères [j’envoie MAM se dorer au soleil à Tabarka, mais je garde POP, son chéri]. Pour le remplacer au ministère de la Défense, j'ai choisi Gérard Longuet, lui aussi homme d'expérience [ça, c’est sûr, lui, c’est un vrai guerrier, il a faits ses classes à Occident]. J'ai souhaité dans le même temps confier la responsabilité de ministre de l'Intérieur et de l'Immigration [Brice Hortefeux ? c’est qui, ça ?] à Claude Guéant qui m'a accompagné depuis neuf ans dans toutes les responsabilités que j'ai exercées, en particulier au ministère de l'Intérieur dont il connaît tous les rouages et dont il a occupé tous les postes de responsabilité [bref, mon âme damnée devient mon éminence noire]. 

Ainsi les fonctions régaliennes de l'État se trouveront-elles préparées à affronter les événements à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement [faut être prêt à la guerre, les mecs]. 

Mes chers compatriotes, c'est mon devoir de prendre les décisions qui s'imposent quand les circonstances l'exigent. Je connais vos attentes qui sont grandes à juste titre. Je me suis engagé à moderniser la France pour que notre modèle survive à tous les changements si brutaux de ce début du XXIème Siècle. Pour obtenir les résultats que vous attendez et que nous obtiendrons, je me dois de ne faire prévaloir aucune autre considération que le souci de l'efficacité et de l'intérêt général dans le choix de ceux auxquels sont confiées les plus hautes responsabilités de l'État [bref, aiguisons nos couteaux, ça va saigner]. 

Dans ces circonstances si troublées [cause pour toi] la nécessité du rassemblement de tous les Français autour de nos valeurs républicaines est plus nécessaire que jamais. La peur [j’essaye encore de me convaincre moi-même : vas-y Nico, n’aie pas peur], l'affrontement, l'exclusion n'ont jamais permis de préparer l'avenir, au plan international comme au plan national [bref, nous ferons la guerre et nous appellerons ça la paix]. A l'inverse le refus de voir les réalités en face exacerbe les tensions. 

Mes chers Compatriotes, vous pouvez compter sur ma détermination et sur mon engagement [engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient].

Vive la République [rompez, soldats]

Tunisie : un dinosaure à la Kasbah

Béji Caid Essebsi, 85 ans, vient d'être nommé Premier ministre en remplacement de Mohamed Ghanouchi, emporté par la manif monstre de vendredi à la Kasbah, suivie des obscures violences qui ont fait 5 morts samedi. Sans doute Ghannnouchi, qui n'a que 69 ans, était-il trop jeune et inexpérimenté pour ce poste... Essebsi est un dinosaure de l'ex-Néo-Destour-PSD, qui a fait un passage par l'opposition de Sa Majesté, au MDS d'Ahmed Mestiri. Il a été mêlé, quoiqu'il s'en soit défendu, à la répression du "complot yousséfiste de 1962" et à la répression de 1966-1969 contre les gauchistes. Fouad Mebazzaa a déclaré qu'Essebsi était "connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie"...
Voilà son CV :
Directeur de la Sureté nationale (janvier 1963- juillet 1965)
secrétaire d'État à l’Intérieur (juillet 1965-septembre 1969)
ministre de la Défense (novembre 1969- juin 1970)
ambassadeur en France (août 1970- novembre 1971)
 ministre délégué auprès du Premier ministre (décembre 1980- avril 1981)
ministre des Affaires étrangères (avril 1981- septembre 1986)
ambassadeur en Allemagne (1987-1990)
président de la Chambre des députés (1990-1991)
député de 1989 à 1994.
Bref, un vrai représentant des aspirations de la Tunisie nouvelle, lui qui a l'âge d'être  l'arrière-grand-père de ceux et celles qui ont fait la révolution !
L'UGTT a immédiatement exprimé son désaccord avec cette nomination.
Le sit-in sur l'esplanade de la Kasbah continue.


Sihem Bensedrine : «Le gouvernement se prononcera avant le 1er mars sur la Constituante»

Le journal La Presse a publié le 26/2/2011 cette interview de Sihem Bensedrine

Sihem Ben Sedrine chez le Premier ministre

Des idées en partage

Propos recueillis par Samira DAMI

Des idées en partage
• «Le gouvernement se prononcera avant le 1er mars sur la Constituante»
• «La Commission de la réforme politique travaille déjà sur la Constituante»
• «Je n’ai pas d’agenda personnel mais j’ai des idées pour la Tunisie»


Sihem Ben Sedrine est porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (Cnlt) et rédactrice en chef de Radio Kalima. Elle a fait partie de la délégation composée de 6 personnalités représentant les régions et la société civile tunisiennes qui a été reçue, hier, par M. Mohamed Ghannouchi, chef du gouvernement provisoire.
Elle évoque ici le franc débat qui a marqué cette rencontre. Objectifs :  demander la convocation d’une Assemblée constituante et engager le processus de mise en œuvre des institutions de la future démocratie tunisienne.
La journaliste et militante des droits de l’Homme nous a également entretenu de son action, ses credo et de son agenda politique. Interview et révélations.


Une délégation représentant les acteurs de la société civile et des régions a aujourd’hui rencontré le Premier ministre, au palais de Carthage, vous en faisiez partie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons organisé hier un rassemblement d’une centaine de personnes devant le Palais de Carthage pour sensibiliser le gouvernement provisoire à l’urgence de convoquer une Constituante.
Le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, avec lequel nous avions déjà pris rendez-vous, a reçu une délégation composée de six personnes représentant des régions (MM. Ali Ben Salem de Bizerte, Abdelwaheb Maâtar de Sfax, Hédi Raddaoui de Gafsa) et de la société civile (Mme Lina Ben Mhenni, universitaire et blogueuse, M. Ryadh Ferjani, spécialiste en communication et moi-même, en tant que porte parole du Cnlt).
Nous avons exprimé au Premier ministre du gouvernement provisoire la demande des citoyens pour la convocation d’une Assemblée constituante afin de satisfaire au principal objectif de la révolution et de garantir la légitimité, et la légalité et les principes qui la sous-tendent : la dignité des citoyens, les libertés fondamentales publiques et individuelles, la garantie de la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice, la garantie de la justice sociale et de la répartition des richesses nationales entre les citoyens de façon équitable, la garantie de l’équilibre entre les régions et la décentralisation régionale et enfin la garantie de l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans discrimination aucune et notamment l’égalité entre les hommes et les femmes.
Nous avons eu un débat très franc avec le Premier ministre qui semblait partager, pour une part, notre démarche.
Au final, il nous a promis qu’avant le 1er mars une décision du gouvernement provisoire sera prise concernant la convocation d’une Assemblée constituante. Il nous a informé qu’une équipe  de la Commission de la réforme politique, présidée par M. Iyadh Ben Achour,  travaille déjà sur la Constituante.
Nous avons soutenu également que le fait d’engager le processus institutionnel dans les plus brefs délais contribuerait à apaiser la rue, à refléter une visibilité de l’agenda politique gouvernemental et à rassurer les citoyens sur l’avenir de la démocratie mise sur les rails.
Nous ne sommes pas contre un mandat prolongé des deux institutions présidentielles et gouvernementale provisoire, mais si l’agenda gouvernemental n’est pas clair d’ici le 15 mars, date butoir, nous serons dans un état de vacance institutionnelle.

Les contestataires en sit-in à La Kasbah exigent le départ du gouvernement provisoire. Qu’en pensez-vous ?
Nous pensons que le gouvernement provisoire peut partir quand l’opération de la Constituante sera mise en place.
L’urgence pour nous c’est la convocation d’une Assemblée constituante, que le gouvernement soit vraiment provisoire et qu’il ne s’installe pas dans la durée et qu’on prenne les mesures urgentes pour mettre en place les institutions de la démocratie, notamment le Parlement constituant qui aura, ainsi, pour rôle d’investir un nouveau gouvernement et de désigner un président dans six mois dès le jour de la convocation de la Constituante censée être annoncée le 1er mars, si le gouvernement provisoire tient ses engagements.
Ce qui suppose la suspension de la Constitution actuelle et la dissolution de toutes les chambres et les institutions de l’ancien régime (Chambre des députés, Chambre des conseillers, Conseil constitutionnel), ainsi que les conseils régionaux et locaux.

Vous confirmez bien que c’est là la tendance au sein du gouvernement ?
Je pense que la majorité du gouvernement actuel est favorable à cette solution, sauf un ancien opposant du PDP.

Le Cnlt a organisé des tournées dans les régions, quel en est le résultat ?
Lors de ces tournées dans les régions nous avons discuté avec un grand nombre de citoyens, à Sidi Bouzid, Thala, Redeyef, Gafsa, Sfax, etc., et notamment avec les comités locaux de défense de la révolution qui ont exprimé le sentiment de marginalisation et leur inquiétude du fait que le gouvernement ne communique pas sur la Constituante, ce qui provoque des troubles et des actions de protestation tout à fait légitimes, d’où l’urgence de prendre une décision concernant la Constituante.

Le Cnlt est-il signataire de la déclaration du conseil de protection de la révolution ?
Le Cntl n’est pas signataire de cette déclaration bien qu’il soit l’un des initiateurs de ce projet. Cela parce que ce projet a été, quelque part, dévié de son objectif initial et s’est transformé en un enjeu de pouvoir pour les lobbies. Ce n’est pas notre combat, nous sommes plutôt dans une logique citoyenne. Nous aurions aimé que ce conseil constitue une autorité morale de protection et de sauvegarde de la révolution, mais ce n’est pas important, car nous avons beaucoup d’amis dans ce conseil et nous comptons sur eux pour qu’il n’y ait pas de mandat et de pouvoir décisionnel.
Cela dit, nous continuons notre combat pour faire triompher les institutions révolutionnaires dans le cadre de la société civile. Nous continuons, comme nous l’avons fait par le passé, à coordonner notre action avec l’Association des femmes démocrates et la Ligue des droits de l’Homme. Nous continuons également à consulter les artisans de la révolution dans les régions et qui représentent la légitimité révolutionnaire, nous poursuivons enfin le partenariat avec ceux qui ont fait la résistance à Ben Ali et qui sont l’autre face de la légitimité.
Notre agenda est clair : engager la Tunisie sur la voie de la démocratie, faire obstacle aux visées contre-révolutionnaires. Nous sommes conscients des dangers et de la fragilité de cette période transitoire. Le scénario roumain se profile (l’alliance d’anciens opposants avec les anciens du parti au pouvoir) pour confisquer la révolution, mais notre peuple est vigilant, la société civile est vigilante et ils ne nous auront pas.

Que pensez-vous de la mise sur pied de la commission des médias dont le décret vient d’être signé ?
Il s’agit pour nous d’une mesure également urgente pour faire le nettoyage dans le paysage médiatique. Rappelons que jusqu’à ce jour certains médias publics, notamment les médias audiovisuels, continuent à être dirigés par les anciens caciques du pouvoir et les protestations des journalistes contre les instructions façon Abdelwaheb Abdallah en sont la meilleure illustration.
Les médias privés audiovisuels sont eux, la propriété du clan Ben Ali et il n’existe pas de médias indépendants jusqu’à aujourd’hui.
Cette situation est extrêmement dangereuse, car il n’y a pas de révolution qui puisse réussir sans être accompagnée par des médias révolutionnaires. Or, les médias de Ben Ali continuent à pratiquer la désinformation et la censure sous un habillage révolutionnaire et un discours pseudo-révolutionnaire.
Et, si cette autorité de régulation est menée par des personnalités réellement indépendantes, il y a de l’espoir pour que le paysage médiatique change, que les médias audiovisuels publics soient réellement un service public et que les médias accompagnent la mise en place des institutions démocratiques. N’oublions pas que nous avons des échéances électorales et qu’il n’y a pas d’élections libres sans médias indépendants et pluriels.

On vous a  vue, pourtant, sur les plateaux de ces chaînes
Mais, depuis je suis interdite d’antenne dans ces télés et je ne suis pas la seule. Tous ceux qui ont aujourd’hui un discours construit critiquant les anciens du RCD sont également interdits d’antenne.

En tant que femme comment évaluez-vous l’apport de la femme tunisienne à la révolution ?
La femme tunisienne a honoré son contrat de citoyenne, elle a été partie prenante à toutes les échelles et étapes de la résistance à Ben Ali et de la révolution. Elle est aujourd’hui engagée au même titre que l’homme dans le combat pour les institutions démocratiques. Aucune personne, ni mouvance idéologique n’est en droit aujourd’hui de lui dénier son statut de citoyenne à part entière.

Seriez-vous candidate aux prochaines élections présidentielles ou législatives ?
La question est prématurée. Car je n’ai pas un agenda personnel, mais j’ai des idées et un agenda politique pour la Tunisie. La priorité de mes priorités c’est de tout mettre en œuvre pour que la révolution ne soit pas confisquée et que les institutions de la Tunisie démocratique soit mises sur les rails.
Si nous réussissons ce défi alors je pourrai réfléchir à la question de la candidature que ce soit aux présidentielles ou aux législatives.

Tunisie : Liste des 110 personnes dont les biens et avoirs feront l'objet de saisie تونس: القائمة الكاملة للاشخاص ال110 من أقرباء الرئيس المخلوع وزوجته الذين تقرر مصادرة أموالهم وممتلكاتهم

Le Conseil des ministres a approuvé lors de sa réunion tenue vendredi, un projet de décret-Loi portant saisie des avoirs et des biens mobiliers et immobiliers appartenant à 110 personnes parmi les anciens dirigeants, leurs parents et leurs associés.

La liste nominative des personnes concernées par cette décision, et dont une copie est parvenue à l'Agence TAP, concerne les membres de la famille du président déchu Ben Ali, de sa femme Leila Trabelsi ainsi que les familles alliées.

---Premièrement Les filles et le fils de Zine El Abidine Ben Ali et les familles alliés :

1/ Halima Ben Ali

2/ Mehdi Ben Guayed

3/ Dorsaf Ben Ali épouse Mohamed Slim Chiboub

4/ Slim Chiboub

5/ Ghazoua Ben Ali épouse Slim Zarrouk

6/ Slim Zarrouk

7/ Nesrine Ben Ali épouse Mohamed Fahd Sakhr El Materi

8/ Mohamed Fahd Sakhr El Materi

9/ Syrine Ben Ali épouse Mohamed Marouane Mabrouk

10/ Mohamed Marouane Mabrouk

11/ Mohamed fils de Zine El Abidine Ben Ali et de Leila

Trabelsi

--- Deuxièmement Les familles des frères et des soeurs de Zine El Abidine Ben Ali :

12/ Habib alias Moncef Ben Ali

13/ Leila Dérouiche veuve Moncef Ben Ali

14/ Sofiène Ben Ali

15/ Doureid Ben Ali

16/ Slaheddine Ben Ali

17/ Selma Mansour épouse Slaheddine Ben Ali

18/ Kais Ben Ali

19/ Adam fils de Kais Ben Ali

20/ Salma fille de Kais Ben Ali

21/ Najet fille de Slaheddine Ben Ali

22/ Hamda Ben Ali

23/ Najmeddine Ben Ali

24/ Mariem Ben Achour épouse Najmeddine Ben Ali

25/ Charfeddine Ben Ali fils de Najmeddine Ben Ali

26/ Chahrayar Ben Ali fils de Najmeddine Ben Ali

27/ Tijani Ben Ali

28/ Paulette Hazat veuve Tijani Ben Ali

29/ Mehdi Ben Ali

30/ Karim Ben Ali fils de Tijani Ben Ali

31/ Elyas Ben Ali

32/ Slim Ben Ali

33/ Amel Saïd Ben Ali épouse Slim Ben Ali

34/ Faouzi Ben Ali

35/ Zohra Ben Ammar épouse Faouzi Ben Ali

36/ Douraid Ben Ali

37/ Najet Ben Ali épouse Sadok Habib M'hrir

38/ Sadok Habib M'hiri Lalouche

39/ Mouna fille de Sadok Habib M'hiri

40/ Karima Ben Hassine

41/ Naima Ben Ali épouse Habib Letaief

42/ Imed Letaief

43/ Nawfel Letaief

44/ Mohamed Montassar Letaief

45/ Hayet Ben Ali

46/ Hamed Bouaouina ex-époux de Hayet Ben Ali

47/ Douraied Bouaouina

48/ Ghazoua Bouaouina

49/ Akram Bouaouina

50/ Fethi Refaï époux Hayet Ben Ali

51/ Kenza Refaï épouse Néjib Ismail

52/ Feu Houria Ben Ali épouse de feu Ajmi Daouas

53/ Mohamed Daouas

--- Troisiemement: Les Familles des frères et soeurs de Leila Ben Ali :

54/1- Belhassan Trabelsi

55/ Zohra Djilani épouse Belhassan Trabelsi

56/ Syrine fille de Belhassan Trabelsi

57/ Soufia fille de Belhassan Trabelsi

58/ Zina fille de Belhassan Trabelsi

59/ Asma fille de Belhassan Trabelsi

60/ Mohamed Farés fils de Belhassan Trabelsi

61/ 2- Moncef Trabelsi

62/ Yamina Saouaï épouse Moncef Trabelsi

63/ Boutheina fille de Moncef Trabelsi

64/ Moez fils de Moncef Trabelsi

65/ Tarak fils de Moncef Trabelsi (décédé)

66/ Mohamed fils de Moncef Trabelsi

67/ Ghaya fille de Moncef Trabelsi

68/ Leila fille de Moncef Trabelsi

69/ 3- Mohamed Naceur Trabelsi

70/ Nadia Makni épouse Mohamed Naceur Trabelsi

71/ Imed Trabelsi

72/ Houssam Trabelsi

73/ Seif Trabelsi

74/ Yousra Trabelsi

75/ Amine Trabelsi

76/ Rhouma Trabelsi

77/ 4- Mohamed Adel Trabelsi

78/ Souad Ben Nejma épouse Mohamed Adel Trabelsi

79/ Faten Trabelsi

80/ Ines Trabelsi

81/ Mohamed Trabelsi

82/ 5- Feu Mounira Trabelsi mariée à feu Noureddine Nacef

83/ Lilia Trabelsi épouse Mourad fils de Hédi Trabelsi

84/ Ahmed Trabelsi

85/ 6- Jalila Trabelsi

86/ Mohamed Mahjoub époux Jalila Trabelsi

87/ Rym Mahjoub

88/ Asma Mahjoub

89/ Amira Mahjoub

90/ Islam Mahjoub

91/ 7- Mohamed Mourad Trabelsi

92/ Hela Belhaj épouse Mohamed Mourad Trabelsi

93/ Mohamed Trabelsi

94/ Ali Trabelsi

95/ Sami Trabelsi

96/ Jannette Trabelsi

97/ Yassine Trabelsi

98/ 8- Samira Trabelsi

99/ Mohamed Montassar Mehrezi époux Samira Trabelsi

100/ Farés Mehrezi

101/ Nour Mehrezi

102/9- Nefissa Trabelsi

103/ Habib Zakir époux Néfissa Trabelsi

104/ Rania Zakir

105/ Chams Zakir

106/ Youssef Zakir

107/10- Feu Abdelkrim Trabelsi

108/11- Feu Abderrazak Trabelsi

109/ Nébil fils de Abderrazk Trabelsi

110/ Mohamed El-Mehdi Mlika

أقر مجلس الوزراء في اجتماعه اليوم الجمعة على مشروع مرسوم يقضي بمصادرة أموال وممتلكات منقولة وعقارية على ملك المسيرين السابقين وأقربائهم وشركائهم وتضم القائمة الاولية 110 أشخاص .

وقد تحصلنا  على القائمة الاسمية الكاملة للاشخاص الذين يشملهم قرار المصادرة والتي تضم الاتي ذكرهم من أقرباء الرئيس المخلوع بن علي وزوجته ليلى الطرابلسي وأصهارهما

أولا- بنات وابن زين العابدين بن علي وأصهاره

1. حليمة بن علي

2. مهدى بن قايد

3. درصاف بن علي زوجة محمد سليم شيبوب

4. سليم شيبوب

5. غزوة بن علي زوجة سليم زروق

6 سليم زروق

7/ نسرين بن علي زوجة محمد فهد صخر الماطرى

8/ محمد فهد صخر الماطرى

9/ سيرين بن علي زوجة محمد مروان مبروك

10 محمد مروان مبروك

11/ محمد ابن زين العابدين بن علي وليلى الطرابلسي

ثانيا/عائلات اخوة وأخوات زين العابدين بن علي

12/ حبيب شهر منصف بن علي

13/ ليلى درويش أرملة منصف بن علي

14/ سفيان بن علي

15/ دريد بن علي

16/ صلاح الدين بن علي

17/ سالمة منصور زوجة صلاح الدين بن علي

18/ قيس بن علي

19/ ادم بن قيس بن علي

20/ سلمى بنت قيس بن علي

21/ نجاة بنت صلاح الدين بن علي

22/ حمدة بن علي

23/ نجم الدين بن علي

24/ مريم بن عاشور زوجة نجم الدين بن علي

25/ شرف الدين بن علي ابن نجم الدين بن علي

26/ شهريار بن علي ابن نجم الدين بن علي

27/ التيجاني بن علي

28/ بولات هازات أرملة تيجاني بن علي

29/ مهدى بن علي

30/ كريم بن علي ابن تيجاني بن علي

31/ الياس بن علي

32/ سليم بن علي

33/ امال سعيد بن علي زوجة سليم بن علي

34/ فوزى بن علي

35/ زهرة بن عمار زوجة فوزى بن علي

36/ دريد بن علي

37/ نجاة بن علي زوجة صادق حبيب مهيرى

38/ صادق حبيب مهيرى للوش

39/ منى بنت صادق حبيب مهيرى

40/ كريمة بن حسين

41/ نعيمة بن علي زوجة حبيب اللطيف

42/ عماد اللطيف

43/ نوفل اللطيف

44/ محمد منتصر اللطيف

45/ حياة بن علي

46/ حامد بوعوينة طليق حياة بن علي

47/ دريد بوعوينة

48/ غزوة بوعوينة

49/ أكرم بوعوينة

50/ فتحي الرفاعي زوج حياة بن علي

51/ كنزة الرفاعي زوجة نجيب اسماعيل



52/ المرحومة حورية بن علي زوجة المرحوم عجمي الدواس

53/ محمد الدواس

ثالثا/ عائلات اخوة وأخوات ليلى بن علي

54/1 بلحسن الطرابلسي

55 زهرة الجيلاني زوجة بلحسن الطرابلسي

56 سيرين بنت بلحسن الطرابلسي

57 صوفية بنت بلحسن الطرابلسي

58 زين بنت بلحسن الطرابلسي

59 أسماء بنت بلحسن الطرابلسي

60 محمد فارس بن بلحسن الطرابلسي

61/2 منصف الطرابلسي

62 يمينة السواعي زوجة منصف الطرابلسي

63 بثينة بنت منصف الطرابلسي

64 معز ابن منصف الطرابلسي

65 طارق ابن منصف الطرابلسي /متوفي/

66 محمد ابن منصف الطرابلسي

67 غاية بنت منصف الطرابلسي

68 ليلى بنت منصف الطرابلسي

69/3 محمد ناصر الطرابلسي

70 نادية مقني زوجة محمد ناصر الطرابلسي

71 عماد الطرابلسي

72 حسام الطرابلسي

73 سيف الطرابلسي

74 يسرى الطرابلسي

75 أمين الطرابلسي

76 رحومة الطرابلسي

77/4 محمد عادل الطرابلسي

78 سعاد بن نجمة زوجة محمد عادل الطرابلسي

79 فاتن الطرابلسي

80 ايناس الطرابلسي

81 محمد الطرابلسي

82/5 المرحومة منيرة الطرابلسي زوجة المرحوم نور الدين ناصف

83 ليليا الطرابلسي زوجة مراد ابن الهادى الطرابلسي

84 أحمد الطرابلسي

85/6 جليلة الطرابلسي

86 محمد محجوب زوج جليلة الطرابلسي

87 ريم محجوب

88 أسماء محجوب

89 أميرة محجوب

90 اسلام محجوب

91/7 محمد مراد الطرابلسي

92 هالة بلحاج زوجة محمد مراد الطرابلسي

93 محمد الطرابلسي

94 علي الطرابلسي

95 سامي الطرابلسي

96 جنات الطرابلسي

97 ياسين الطرابلسي

98/8 سميرة الطرابلسي

99 محمد منتصر المحرزى زوج سميرة الطرابلسي

100 فارس المحرزى

101 نور المحرزى

102/9 نفيسة الطرابلسي

103 حبيب زاكيز زوج نفيسة الطرابلسي

104 رانية زاكيز

105 شمس زاكيز

106 يوسف زاكيز

107/10 المرحوم عبد الكريم الطرابلسي

108/11 المرحوم عبد الرزاق الطرابلسي

109 نبيل بن عبد الرزاق الطرابلسي

110 محمد المهدى مليكة