dimanche 27 mars 2011

Libye : Mohammed Al Nabbous, le blogueur de Benghazi, est mort


Par Robin d Angelo, StreetPress/Rue89, 19/03/2011

Mohammed Al Nabbous, le blogueur de Benghazi avec qui StreetPress était en contact a succombé à ses blessures ce samedi après-midi vers 13 heures, rapportent les modérateurs du blog Libya Alhura.
C'est sa femme qui leur a appris la nouvelle dans un message audio : celui qui se faisait appeler « Mo », aurait été victime d'un tir de sniper.

Mohammed Nabbous était parti ce matin – malgré les bombardements et les fusillades – avec sa caméra filmer les attaques de l'armée libyenne pour diffuser des vidéos en direct sur Libya Alhurra. Deux vidéos ont d'ailleurs pu être postées ce matin sur le site, dernier témoignage de son courage à toute épreuve.
La communauté de 500 personnes qui suivait ce « livestream » est abattue. Ils sont en ce moment plus de 3 700 à pleurer l'ingénieur en télécom, en passe de devenir le symbole de la révolution.
Dans le dernier mail qu'a pu se procurer StreetPress, Nabbous appelait « les médias à ne pas oublier la Libye » : on espère que sa mort y aura servi. Mohammed Nabbous laisse derrière lui une femme enceinte.
« Ce qui compte c'est d'être vivant ou mort »
Le 16 mars nous avions retranscrit le dernier échange avec le modérateur du site de Libya Alhura. Il se disait « vraiment déprimé » et faisait état d'une situation catastrophique :
« Ecoutez les amis. Être fort ou faible ce n'est pas important aujourd'hui. Ce qui compte c'est d'être vivant ou mort, et on doit faire quelque chose maintenant. »
Dans un appel à l'aide, il implorait les médias occidentaux « d'attirer l'attention sur leur cas ». « C'est vraiment idiot, aucune info du tout ne sort de Benghazi », ajoutait-il avant de regretter le départ des agences de presse :
« Elles sont toutes parties, je ne sais pas comment c'est arrivé, mais c'est arrivé. »
Un des derniers témoignages envoyés par Mohammed Nabbous

Tunisie : Communiqué du PCOT à l'occasion de sa légalisation بمناسبة تشريع حزب العمّال الشّيوعي التونسي


La marche doit continuer jusqu'à l'aboutissement de la révolution

23 mars  2011

Après avoir milité 25 ans dans la clandestinité, le Parti communiste des ouvriers de Tunisie vient d'être enfin légalisé. Ce n'est pas seulement une victoire de ses militantes et militants, mais aussi celle des travailleurs et de l'ensemble du peuple tunisien.

Cet événement a une portée symbolique importante, c'est un fruit parmi d'autres de la révolution du 14 janvier qui a fait chuter Ben Ali, imposé le droit d'organisation et inauguré une ère nouvelle pour la Tunisie et son peuple.

Le PCOT a été créé le 3 janvier 1986, jour du deuxième anniversaire du soulèvement glorieux du pain, une façon d'afficher notre détermination à lier notre sort à celui du peuple tunisien, à défendre ses intérêts et ses aspirations légitimes pour une vie digne, où règnent liberté, démocratie et justice sociale. Le PCOT a traduit ces engagements dans son programme politique et ses pratiques militantes, sous le slogan de la « révolution démocratique nationale et populaire », il a continué à le défendre au prix de sacrifices énormes : Nabil Barakati est mort en martyre, des centaines parmi nos militantes et militants ont été torturés, emprisonnés et privés de leurs droits les plus élémentaires, plusieurs d'entre eux ont connu l'exil.

Notre Parti a accompagné notre peuple durant un quart de siècle, faisant de la chute de la dictature un objectif primordial, considérant qu'elle constitue un obstacle majeur à l'émancipation du peuple et à la renaissance de la patrie. Le Parti avait entièrement confiance en notre peuple, il a lutté contre la pensée réactionnaire qui le sous-estimait, l'accusait d'impuissance et de résignation. Il a continuellement œuvré pour élever sa conscience et l'organiser selon ce que permettait l'action clandestine et l'absence de libertés. Il a été de toutes ses luttes et contribué à unir l'opposition pour garantir la victoire contre la dictature.

La révolution du 14 janvier est le couronnement de plus de 20 ans de lutte et de sacrifices du peuple tunisien, de ses enfants avec leurs différentes tendances idéologiques et politiques, opposantes à la dictature, qu'ils soient organisés dans les partis, associations et organisations syndicales et de défense des droits humains ou non organisés.

Cette révolution a pris plusieurs dimensions, c'est une révolution politique contre la tyrannie et l'assujettissement, une révolution sociale contre l'exploitation et la corruption, une révolution patriotique pour la dignité. La révolution ne s'est pas arrêtée en Tunisie, elle s'est étendue à d'autres pays arabes, où les peuples se soulèvent contre des régimes tyranniques et corrompus et les font chuter l'un après l'autre.

La révolution du 14 janvier n'est pas encore achevée car elle n'a pas atteint tous ses objectifs, malgré le chemin parcouru. Les forces réactionnaires la guettent et tentent de la faire avorter, soutenues en cela par les États-Unis et la France, elles veulent la réduire à une simple réforme de l'ancien régime, sans pour autant toucher ses fondements et ses bases économiques et sociales. La question fondamentale dans toute révolution c'est le pouvoir, et tant que les catégories qui ont fait la révolution ne détiennent pas le pouvoir, on ne peut conclure à son achèvement et sa victoire. C'est le cas en Tunisie où le peuple s'est soulevé mais n'a pas encore obtenu le pouvoir.

Dans la première phase de la révolution, le peuple a fait chuter le dictateur. Dans la deuxième phase qui concerne la victoire contre la dictature, le peuple est parvenu, grâce à sa vigilance et sa détermination, à faire chuter le gouvernement Ghanouchi et à imposer la revendication d’une assemblée constituante et la dissolution du RCD et de la police politique. Il a également élargi le champ des libertés d'expression et d'organisation de manière considérable.

Pourtant, le pouvoir demeure entre les mains des forces réactionnaires, implantées dans les différents appareils et institutions, leurs intérêts économiques sont toujours épargnés. Ces forces commettent des crimes contre le peuple (agressions, saccages, troubles..). Elles tentent de fissurer son union en attisant les visées tribales régionalistes et religieuses; elles tendent à le dissuader de poursuivre la révolution et la réalisation de ses objectifs en semant la peur et la terreur.

La présidence intérimaire et le gouvernement provisoire s'évertuent à saboter la légitimité révolutionnaire et rejettent tout contrôle de leurs décisions dans l'intérêt des ennemis de la révolution (nomination des délégués, des responsables sécuritaires, au sein de la justice...). Ils ont refusé de traiter avec « le conseil national de protection de la révolution » qu'ils ont remplacé par une « instance » dont ils ont désigné les membre de façon unilatérale, de même la décision de dissoudre le RCD peut être anéantie par le retour de ce parti sous de nouvelles formes, c'est aussi le cas pour la décision de dissolution de la police politique qui est entourée de doutes et soulève de sérieuses interrogations sur son application.

Les masses populaires, particulièrement à l'intérieur du pays, commencent à avoir le sentiment que rien n'a changé dans leur vie politique et leurs conditions sociales, que leur révolution est entrain d'être volée. C'est un sentiment légitime aux raisons compréhensibles. L'ancien régime est toujours en place, avec son appareil et son administration. Le gouvernement provisoire n'a pris aucune mesure urgente nécessaire pour atténuer le poids du chômage, de la cherté de la vie, de la dégradation du service public qui frappent les régions qui ont en plus subi la répression et le pillage avant et pendant de le déclenchement de la révolution. C'est le cas du bassin minier, de Skhira, de Benguerdane et de bien d'autres régions.

Le parti communiste des ouvriers de Tunisie considère que la révolution n'est pas achevée, le peuple tunisien doit rester vigilant pour écarter les dangers qui la menacent. La poursuite de la mobilisation, la conservation et la dynamisation du « conseil national de protection de la révolution », et de ses comités locaux sont des missions urgentes aujourd'hui.

Aujourd'hui, le peuple demeure le seul capable d’exercer un contrôle sur la présidence intérimaire et le gouvernement provisoire, il a le droit de surveiller et de demander des comptes.

L'élection de « l'assemblée constituante » est un rendez-vous important dans la période à venir, les travailleurs, les couches laborieuses et l’ensemble de notre peuple peuvent, en lien avec le PCOT et l’ensemble des forces démocratiques et révolutionnaires, en faire un moment décisif pour imposer la volonté du peuple et donner un coup d'arrêt aux ennemis de la révolution.

Ceci ne peut être réalisé sans une mobilisation immédiate pour reporter la date des élections et les espacer des dates des examens, afin de permettre au peuple et aux forces politiques de bien s'y préparer, étant donné l'importance des questions que l'assemblée constituante va sceller.

Il faut également préparer un terrain politique propice, par l'assainissement de l'administration, de la justice, des médias, par la dissolution effective de la police politique et l'instauration d'une loi électorale qui tranche la question du financement des partis, pour garantir la transparence et l'égalité entre tous les participants et éviter que ces élections soient entachées de corruption.

La nature de la période transitoire n'empêche aucunement la nécessité de prendre des mesures économiques et sociales urgentes, surtout en faveur des chômeurs, des régions délaissées malgré leur richesses et leur potentiel.

Le gouvernement de transition continue à s'accrocher au budget décidé sous Ben Ali, dont une importante partie est prévue pour le ministère de l'intérieur et pour le remboursement de la dette contractée par la dictature. Pourquoi ce gouvernement ne procède pas à l'annulation de la dette ou du moins sa suspension un temps, comme cela a été le cas dans les pays ayant vécu le même schéma que la Tunisie? Pourquoi ne pas consacrer toute son montant pour améliorer le quotidien du peuple? Pourquoi ce budget n'est-il pas révisé en fonction des nouvelles priorités?

La révolution tunisienne s'est étendue à de nombreux pays arabes. Le dictateur d'Égypte a été déchu, alors qu'au Yémen et au Bahreïn les soulèvements populaires sont atrocement réprimés par les régimes autoritaires avec l'aide de l'Arabie saoudite au Bahreïn. A côté de chez nous, le peuple libyen s'est soulevé contre ses tortionnaires, mais les choses prennent une tournure grave avec l'intervention des États-Unis et de leurs alliés, sous couvert de la protection des civils. L'administration américaine n'a guère évoqué l'assassinat de civils au Yémen et au Bahreïn, comme elle ne l'a jamais fait pour Gaza, pour le Liban ou pour l'Irak et l'Afghanistan qu'elle occupe. Et Sarkozy n'a-t-il pas soutenu le dictateur tunisien jusqu'au dernier moment?

Ce qui pousse Obama, Sarkozy et Cameron à intervenir c'est la course effrénée  pour partager le pétrole libyen, après l’avortement de sa révolution. Nous soutenons le peuple libyen dans son soulèvement, mais nous sommes contre toute intervention étrangère qui non seulement nuira à la révolution en Libye mais aussi en Tunisie et dans tous les pays arabes. Nous sommes opposés à l'utilisation de notre territoire ou de notre espace aérien dans l'agression conte la Libye. Les colonialistes américains, français et anglais n'ont aucun intérêt dans le triomphe des révolutions arabes vu le danger que cela représente pour eux.

-         Vive la révolution du peuple tunisien.

-         Que la révolution continue jusqu'à l'aboutissement de ses objectifs.

-         Que le pouvoir soit au peuple.

-         Vivent les soulèvements des peuples arabes pour la liberté et la dignité.

Parti communiste des ouvriers de Tunisie

Tunis, le 23 mars 201
لتستمرّ المسيرة حتّى تحقيق أهداف الثّورة
23 مارس 2011
بعد 25 سنة من النضال السري، تمّ أخيرا تشريع حزب العمال الشّيوعي التونسي. إن هذا التشريع لا يمثل انتصارا لمناضلات الحزب ومناضليه فحسب بل كذلك للعمال والكادحين والشعب التونسي عامة. وما يعطي مغزى خاصا لهذا التشريع هو أنه جاء ثمرة من ثمار ثورة 14 جانفي التي أطاحت ببن علي وفتحت عهدا جديدا لتونس وشعبها وفرضت حق التنظّم. وإنه لشرف لنا أن يكون الاعتراف بحزبنا موشحا بدماء الشهداء الذين فدوا الحرية بحياتهم.
لقد تأسس حزب العمال يوم 3 جانفي 1986 أي في الذكرى الثانية لانتفاضة الخبز المجيدة وفي ذلك تصميم على الربط بنضال الشعب التونسي وعلى الدفاع عن مصالحه وطموحه المشروع إلى حياة كريمة فيها الحرية والديمقراطية والعدالة الاجتماعية. وقد ترجم حزب العمال ذلك في برنامجه السياسي وممارسته النضالية وصاغه في شعار "الثورة الديمقراطية الوطنية والشعبية"، وظل يدافع عنه بتماسك رغم ما كلفه ذلك من تضحيات جسيمة، فاستشهد نبيل البركاتي واعتقل المئات من مناضلاته ومناضليه وعذبوا وسجنوا وحرموا من أبسط الحقوق، وعرف العديد منهم المنفى.
لقد رافق حزب العمال الشعب التونسي خلال ربع القرن الأخير وجعل على رأس أهدافه إسقاط الدكتاتورية، العائق الرئيسي أمام تحرر الشعب ونهضة الوطن. وقد وثق الحزب بالشعب التونسي وقاوم الأفكار الرجعية التي تستهين به وتتهمه بالعجز والاستكانة وظل يعمل على توعيته وتنظيمه بقدر ما تسمح به ظروف النشاط السري وانعدام الحريات وحضر في كل النضالات التي خاضها ولم يدخر أي جهد في الإسهام في توحيد صفوف المعارضة لضمان الانتصار على الدكتاتورية.
لقد جاءت ثورة 14 جانفي تتويجا لأكثر من 20 سنة من النضال والتضحيات لأبناء الشعب التونسي وبناته من مختلف النزعات الفكرية والسياسية المعارضة للدكتاتورية سواء كانوا منظمين في أحزاب وجمعيات ومنظمات وهيئات نقابية وحقوقية أو غير منظمين. ولقد كسبت هذه الثورة أبعادا عدة فهي ثورة سياسية ضد الاستبداد والقهر، وثورة اجتماعية ضد الاستغلال والفساد، وثورة وطنية من أجل الكرامة والعزة. ولم تتوقف الثورة في تونس بل امتد تأثيرها إلى باقي البلدان العربية التي ما انفكت شعوبها تنتفض ضد أنظمة الاستبداد والفساد التي تحكمها وتطيح بها الواحد بعد الآخر.
إن ثورة 14 جانفي لم تنته لأنها لم تـُكمل مهامها بل إنها ما تزال، رغم الخطوات المقطوعة، قي منتصف الطريق وما تزال القوى الرجعية تتربص بها وتعمل على إجهاضها بدعم من الولايات المتحدة الأمريكية وفرنسا وحصرها في مجرد عملية إصلاح للنظام القديم دون المساس بأسسه وبقاعدته الاقتصادية والاجتماعية. إن المسألة الأساسية في كل ثورة هي مسألة السلطة، وطالما أن الطبقات والفئات التي قامت بالثورة لم تستلم السلطة فإن الثورة لا يمكن اعتبارها قد انتهت أو انتصرت. و هذا هو الحال في تونس إذ ثار الشعب دون أن يحصل بعد على الحكم.
لقد أطاح الشعب التونسي بالدكتاتور في الطور الأول من الثورة. وفي الطور الثاني منها المتعلق بالإطاحة بالدكتاتورية تمكن الشعب بفضل يقظته وإصراره من إسقاط حكومة محمد الغنوشي ومن فرض شعار المجلس التأسيسي وحل التجمع الدستوري والبوليس السياسي، كما فرض مساحات هامة من حرية التعبير والتنظم الحزبي والجمعياتي. ولكن السلطة ما تزال مع ذلك بيد القوى الرجعية المتغلغلة في مختلف الأجهزة والمؤسسات علاوة على أن مصالحها الاقتصادية لم تمسّ. إن هذه القوى ترتكب الجرائم في حق الشعب (اعتداءات، تخريب، بث الفوضى...) وتحاول ضرب وحدته عبر إثارة النعرات القبلية والجهوية والعقائدية وبث الخوف والرعب بينه لثنيه عن مواصلة الثورة و تحقيق أهدافه.
إن الرئاسة المؤقتة والحكومة الانتقالية الحاليّتين تعملان على ضرب الشرعية الثورية وترفضان أيّة رقابة على ما تتخذانه من إجراءات وقرارات تصبّ في مصلحة أعداء الثورة (تعيين المعتمدين والمسؤولين الأمنيين وفي القضاء...). وقد رفضتا التعاطي مع "المجلس الوطني لحماية الثورة" وعوّضتاه بـ"هيئة" عيّنتا أعضاءها دون أيّ تشاور أو توافق خدمة لأهدافهما. وحتّى ما قرّر من حل للحزب الحاكم فقد يجهض بعودة هذا الحزب في أشكال جديدة وكذلك الأمر بالنسبة إلى حل البوليس السياسي الذي تحوم شكوك حول مدى جدية تنفيذه.
إن جماهير الشعب وخصوصا في المناطق الداخلية أصبحت تشعر بأن لا شيء تغيّر في حياتها السياسية كما في واقعها الاجتماعي وبأن ثورتها تفتك منها، وهو شعور له ما يفسّره وما يبرّره، إذ أن النظام القديم مازال قائما بأجهزته وإدارته كما أن الحكومة لم تتخذ من الإجراءات العاجلة والضرورية بما من شأنه أن يخفف وطأة البطالة وغلاء المعيشة وتردّي الخدمات الاجتماعية في تلك المناطق التي تضرّرت فوق ذلك من القمع والنهب أيام اندلاع الثورة، وحتى قبلها، كما هو الحال في منطقة الحوض المنجمي والصخيرة وبن قردان وغيرها.
إن حزب العمال يعتبر أن الثورة لم تنته وأن الشعب التونسي مدعوّ إلى الانتباه إلى المخاطر المحدقة بثورته لدرئها. إن مواصلة التعبئة والحفاظ على "المجلس الوطني لحماية الثورة" وتفعيله وعلى المجالس الجهوية والمحلية التابعة له وتدعيمها، هي من أوكد المهام اليوم. إن الرئاسة المؤقتة والحكومة الانتقالية لم يبق من رقيب عليهما سوى الشعب الذي من حقه أن يراقب ويحاسب. ويمثل انتخاب "المجلس التأسيسي" لحظة مهمة في الفترة القادمة بإمكان العمال والكادحين والشعب عامة تحويلها، بمعية حزب العمال وبقية القوى الثورية والديمقراطية،إلى محطة حاسمة لفرض الإرادة الشعبية وتوجيه ضربة فاصلة لأعداء الثورة.
ولا يمكن أن يتحقق ذلك إلا بالعمل السريع من أجل تأجيل موعد الانتخابات وإبعادها عن موعد الامتحانات وتمكين الشعب ومختلف القوى السياسية من الاستعداد الجيّد لها بالنظر إلى أهمية القضايا التي سيحسمها المجلس التأسيسي، ومن أجل إعداد المناخ السياسي المناسب لإجرائها من تطهير للإدارة والقضاء والإعلام وحل فعلي لجهاز البوليس السياسي وسن قانون انتخابي وحسم مسألة تمويل الانتخابات لضمان الشفافية والإنصاف بين مختلف المشاركين وسد الباب أمام إفسادها بالإرشاء.
إن طبيعة الفترة الانتقالية لا تنفي ضرورة اتخاذ إجراءات اقتصادية واجتماعية عاجلة لفائدة الشعب وخصوصا لفائدة المعطلين عن العمل والجهات المهمشة رغم ما فيها من ثروة وطاقات. إن الحكومة الانتقالية مازالت متشبثة بالميزانية التي كانت أُقرّت في عهد بن علي والتي تخصّص قسما كبيرا لوزارة الداخلية ولتسديد الديون التي اقترضتها الدكتاتورية. فلماذا لا تـُلغى هذه المديونية أو على الأقل يقع تعليقها لمدة كما حصل في عدة بلدان و تصرف قيمتها للنهوض بأوضاع الشعب؟ ولماذا لا تراجع الميزانية وفقا للأولويات الجديدة؟
إن الثورة التونسية امتدّ تأثيرها إلى عدة أقطار عربية أخرى. فقد أطيح بدكتاتور مصر وتشهد اليمن والبحرين انتفاضات شعبية عارمة تصدّت لها السلطات المحلية بالحديد والنار حفاظا على نفسها مستعينة كما هو الحال في البحرين بالرجعية السعودية. وفي جوارنا انتفض الشعب الليبي ضد جلاديه ولكن الأمور تتخذ الآن منحى خطيرا بتدخل الولايات المتحدة الأمريكية وحلفاؤها بغطاء أممي وبذريعة حماية المدنيين. إن الإدارة الأمريكية لم تثر مسألة تقتيل المدنيين لا في البحرين ولا في اليمن كما لم تثرها في السابق في غزة أو لبنان أو في العراق وأفغانستان اللذين تحتلهما. وساركوزي ألم يساند دكتاتور تونس إلى آخر لحظة؟
إن ما يدفع أوباما وساركوزي وكاميرون إلى التدخل هو السعي المحموم إلى اقتسام النفط الليبي بعد الالتفاف على الثورة. إننا مع الشعب الليبي في انتفاضته ولكننا ضد أي تدخل أجنبي من شأنه أن لا يضر الثورة في ليبيا فحسب ولكن في تونس وفي كافة البلدان العربية أيضا كما أننا ضد أي استعمال لأراضينا أو مجالنا الجوي في العدوان على ليبيا. إن الاستعماريين الأمريكيين والفرنسيين والإنجليز ليست لهم أية مصلحة في انتصار الثورة في البلدان العربية لما فيها من خطر على مصالحهم.
- عاشت ثورة الشعب التونسي
- 
لتستمر الثورة حتى تحقيق أهدافها
- 
لتكون السلطة للشعب
- 
عاشت انتفاضات الشعوب العربية من أجل الحرية و الكرامة
تونس في 23 مارس 2011





































 

الاسم واللقب         الصفة                                                الهاتف
حمة الهمامي         الناطق الرسمي                                      22795779
عبد المومن بالعانس أمين مال                                             94370374
عبد الجبار المدوري الإعلام                                                21278190
عفاف بن الناصر    المرأة                                                 23696300
وائل نوار             الشباب                                                21793328
ريم صغروني                                                                24326419
عبد الله قرام          العلاقات بالأحزاب والجمعيات والهيئات الوطنية             21165921
محمد مزام                                                                    20490360
عمار عمروسية      الجهات                                               23232257
علي بعزاوي                                                                 95518603
عادل ثابت            العلاقات الخارجية والهجرة                        0033676930209

vendredi 25 mars 2011

Syrie : Cessez immédiatement les massacres de manifestants pacifiques



Communiqué de presse :

Copenhague, le 25 mars 2011 : Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) condamne énergiquement le massacre de plus de 30 civils par les forces de sécurité en Syrie depuis une semaine, de même que les atteintes répétées aux droits fondamentaux de manifestants pacifiques.

De nombreux rassemblements pacifiques ont eu lieu en Syrie à la suite de la diffusion, sur des réseaux sociaux sur Internet, d’appels à des manifestations non violentes le 15 mars 2011 pour réclamer des réformes démocratiques, la remise en liberté des prisonniers de conscience et la fin de l’état d’urgence en vigueur depuis 1963.
Les manifestations ont débuté dans la ville de Deraa, située à 130 kilomètres au sud de Damas, puis se sont rapidement propagées à un grand nombre de villes et de villages dans tout le pays. Plutôt que de tirer les leçons des événements qui se sont produits en Tunisie et en Égypte, les autorités syriennes ont décidé de réprimer sévèrement les protestataires, tirant à balles réelles pour disperser les manifestants et plaçant des centaines de civils en état d’arrestation. Après six jours d’affrontements, les manifestations se sont soldées par des dizaines de morts et de blessés, des disparues et des centaines de détentions arbitraires.
Le matin du mercredi 23 mars, les forces armées syriennes ont fait irruption dans la mosquée Omari à Deraa et se sont mises à tirer sur les civils sans armes qui s’y étaient rassemblés. L’électricité et les communications dans une partie de la ville ayant également été coupées.
Ce grave incident a été suivi par l’arrestation arbitraire de centaines de civils, y compris des militants des droits de l’Homme et pro-démocratie, des avocats et des blogueurs. Au nombre des personnes arrêtées se trouvent notamment Hafiz Abdul Hafiz, Souhair Al Atassi et Hervin Oussi. Le jeudi 24 mars, Mazen Darwish, directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM) et l’écrivain Louay Hussein ont été relâchés après avoir été tenus au secret.
Plusieurs prisonniers de conscience, dont Kamel al Labwani, Ismail Abdi, Anouar Al Bunni et l’avocat de défense des droits de l’Homme Mohannad Al Hassani, ainsi que des personnes arrêtées récemment à la suite de leur participation à un rassemblement devant le Ministère de l’Intérieur, ont entrepris une grève de la faim en solidarité avec les victimes de la répression.
Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme condamne vigoureusement la violente répression, y compris le recours à des balles réelles, visant des protestataires pacifiques qui ont exercé leur droit légitime à la liberté d’expression, d’association et de réunion dans divers lieux de la Syrie au cours des derniers jours, et il demande instamment au gouvernement syrien de :
- mettre fin à la répression des militants pacifiques ;
- garantir les droits de la population à la liberté d’expression, à la liberté d’association et à la liberté de réunion et de mouvement ;
- remettre en liberté tous les militants et les protestataires qui ne sont détenus que pour avoir pris part à une manifestation pacifique ;
- instruire immédiatement des enquêtes sur les massacres, les arrestations, les détentions au secret, les mauvais traitements et les actes de torture et de brutalité excessive perpétrés par la police contre des activistes et des manifestants pacifiques ;
- ouvrir un dialogue véritable et entreprendre des réformes politiques.

Enfin, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme prie instamment l’Union européenne et ses États membres de faire usage de tout leur poids diplomatique pour mettre fin au massacre de civils en Syrie.

Contre-révolution US dans le monde arabe


Par Atlasaltern, 23/3/2011
Tunisie : Le département d'État étatsunien annonce qu'il donnera 20 millions de dollars dans le cadre du programme "Middle East Partnership Initiative" créé par George W. Bush pour former et encadrer des ONG pro-occidentales en Tunisie. Cette aide représentera un tiers du budget total de ce programme destiné à 17 pays, et constitue le double de l'aide bilatérale versée cette année au gouvernement tunisien. L'Union européenne versera pour sa part 23 millions de dollars au titre du "renforcement de la démocratie" dans ce pays.

Égypte : Les États-Unis ont débloqué 150 millions de dollars d'aide à l'Égypte le mois dernier. Le 2 février le sénateur républicain Kirk de l'Illinois a dénoncé le Parti des frères musulmans comme une menace pour les intérêts nationaux des États-Unis et appelé à ce que Washington appuie les "partis nationalistes laïques". Dans un contexte où les fonds publics se font rares, un consensus existe pour maintenir l'aide de 3 milliards de dollars par an à Israël, mais des voix s'élèvent pour la diminuer aux pays arabes alliés. Concernant l'Egypte, la présidente républicaine de la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants,Ileana Ros-Lehtinen (une américanocubaine ardemment anticastriste) a suggéré de couper toute aide à l'Egypte pour la prochaine année budgétaire si les Frères musulmans venaient à siéger au gouvernement. Le représentant démocrate proche de l'American Israel Public Affairs Committee Howard Berman continue lui de prôner un soutien financier aux partis égyptiens "modérés", et uen augmentation des crédits aux structures étatsuniennes comme le National Democratic Institute, l' International Republican Institute, le National Endowment for Democracy et le Bureau de la Démocratie, des droits de l'homme et du travail qui ont des programmes spécifiques sur l'Égypte.
Le 19 mars les Égyptiens ont approuvé par référendum un changement limité de la constitution (approuvé par le parti national démocratique et les Frères musulmans mais critiqué par les autres formations, notamment des organisations de masse qui ont pris une part active dans l'occupation de la place Tahrir) qui facilite les candidatures indépendantes aux élections et diminue le rôle des juridictions d'exception sans remettre en cause les pouvoirs du président. Mme Clinton était au Caire le 16 mars. Beaucoup accusent Washington de vouloir mettre en place un système manichéen où le peuple n'aurait d'autre choix que de voter pour des mouvements issus du Parti de Moubarak pour éviter le "péril islamiste".

Libye : Les forces occidentales sous la direction de l'Africom étatsunien basé à Stuttgart sont passées à l'action contre l'armée du colonel Kadhafi (et contre des civils à Tripoli). Des avions de combat du Qatar et des Émirats arabes unis vont participer à la mie en place de la "zone d'exclusion aérienne", alors que ni l'Égypte ni la Tunisie ne participent à cette opération , ce qui, comme le note le contributeur de l'Atlas alternatif Vijay Prashad, est un signe que cette guerre est désormais entre les mains des forces les plus conservatrices. Le Conseil national intérimaire basé à Benghazi, et devenu gouvernement par interim libyen dirigé par Mahmoud Jibril, était en contact avec le MI6 britannique depuis le début du mois de mars. Jibril, ancien ministre de la planification de Kadhafi, était selon un cable diplomatique de 2009 déjà identifié depuis longtemps par Washington comme un interlocuteur utile et s'était déclaré très favorable à une ouverture rapide de l'économie libyenne aux intérêts étatsuniens. Initialement hostile à une ingérence militaire occidentale, cette structure désormais armée par la CIA s'est laissée convaincre d'appeler les Etats-Unis et leurs alliés à instaurer une zone d'exclusion aérienne dans leur pays.Quels que soient les objectifs des Occidentaux (renversement de Kadhafi ou partition de la Libye), le "gouvernement" de Benghazi semble éloigné de l'élan initial qui inspirait la révolution libyenne.

Bahrein : Le 4 mars, les monarchies du Conseil de coopération du Golfe ont donné leur accord pour l’activation du « Bouclier de la péninsule », une force d’intervention commune instaurée depuis longtemps pour contenir la possible expansion de la Révolution khomeiniste. Le soir même, 1 000 soldats saoudiens et 500 policiers émiratis sont entrés à Bahreïn. Le 22 mars une force maritime koweïtienne est arrivée à Bahreïn pour se joindre à cette force. Comme en Libye le bilan humain de la répression de l'élan révolutionnaire ne fait l'objet que de spéculations et n'a pas pu être vérifié par une commission indépendante. Le 17 mars, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay s'est indignée de la prise de contrôle des hôpitaux par la police et de la répression violente qui y a été exercée. Les gouvernements occidentaux ont gardé un silence complice sur ce thème.

Yémen : Dans ce pays où l'opposition au président Ali Abdullah Saleh n'est pas unie, Washington appelle au dialogue (et non au départ du président qui est leur allié). Des dizaines de manifestants ont été tués à Sanaa le 18 mars dernier après avoir été délibérément visés à la tête. Le 11 mars le propos d'un opposant, Riadh Hussein al-Qadhi, accusant les services secrets saoudiens de contribuer à la répression à Sanaa a été repris par divers médias sur Internet, mais on ignore qui est cet opposant dont le nom ne figure par ailleurs dans aucun autre article relatif à la révolution yéménite. En tout cas ces derniers jours aussi bien la télévision saoudienne que le responsable de la commission des affaires étrangères de l'assemblée consultative à Riyad ont pris parti désormais pour le départ du président Saleh. Les monarchies du golfe qui depuis quelques semaines jouent un rôle de médiation au Yémen pourraient favoriser la mise en place d'un nouveau régime à la fois conforme aux attentes des tribus et favorable au maintien des intérêts occidentaux dans la zone.

jeudi 24 mars 2011

Tunisie: pas encore la démocratie, mais déjà un premier sondage!

Par Régis Soubrouillard - Marianne, 21/3/2011
Quelques semaines après la révolution qui a fait tomber Ben Ali, la Tunisie découvre les joies de la démocratie et ses outils politiques. Parmi lesquels les sondages, gadgets survendus dans nos vieilles démocraties qui en abusent, ils apparaissent comme des outils de connaissance et d'expression politiques dans des pays récemment sortis de longues périodes d'absolutisme. Marianne2 dévoile les résultats de l'un des premiers sondages réalisé en Tunisie.

 Après le temps des révolutions, la Tunisie découvre les joies fragiles d'une démocratie balbutiante. Parmi les nouveautés qui s'installent peu à peu dans le paysage politique tunisien : les sondages. Gadgets suspects, polluants des côtes démocratiques dans nos contrées qui en consomment plus que de raison, tout en relativisant leurs résultats, ils apparaissent comme un espace d'expression politique et de connaissance des aspirations des populations dans des pays à peine sortis de l'absolutisme. En Tunisie les bureaux d’études multiplient les enquêtes pour prendre le pouls de l'opinion.
Du temps de Ben Ali, ces enquêtes politiques n’étaient que très rarement réalisées, compte tenu du fait que le pouvoir n’acceptait aucune critique.

Selon l’un des premiers sondages politiques réalisé par l'Institut ID Claire, 64,3% de la population affiche un certain optimisme concernant l’avenir de la Tunisie contre 15,4% qui se montre plus sceptique.
Les domaines à améliorer en priorité concernent la justice (34,1%), l’éducation (13,3%), l’administration publique (13%), la santé et l’emploi (7,9%).
Les principales attentes et aspirations des personnes sondées sont en premier lieu l’amélioration du niveau de vie (27,3%), plus de justice sociale (18,1%) et une baisse du chômage (16,7%). La lutte contre la corruption, les réformes économiques et la réforme de la constitution font également partie des priorités.

LES TUNISIENS DÉFAVORABLES À UN RÉGIME PRÉSIDENTIEL
Interrogés sur les changements à apporter à la Constitution Tunisienne, il apparait que la principale préoccupation est le nombre de mandats présidentiels qu’ils ont demandé de préciser et de limiter. Les répondants souhaiteraient également, à travers la constitution, garantir la démocratie, la liberté d'expression et la liberté de la presse. D’autres éléments ont été évoqués tels que l'immunité du président (qui doit pouvoir être levée), la liberté et la transparence des élections, la réduction des pouvoirs du président, l’indépendance de la justice, la séparation entre les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judicaire) et le changement de régime.
Le parfait anti-portrait du régime Ben Ali...
Concernant le type de régime souhaité, la majorité des interrogés (66,2%) choisit le régime parlementaire. Cette préférence est principalement motivée par la volonté du tunisien de participer, de donner son avis et surtout de prendre part aux décisions.
Seuls 18,1% veulent maintenir un régime présidentiel car depuis l’indépendance c’est le seul qu’ont connu les Tunisiens.
C’est le comportement des Tunisiens lors des différentes élections (municipales, législatives et présidentielles) qui se révèle particulièrement intéressant. Le sondage montre que la participation aux votes a toujours été très limitée. Il s’est avéré ainsi que seulement 18,1% ont déjà voté dans des élections municipales, 15,5% dans des élections législatives et 30,6% dans des élections présidentielles quand Ben Ali annonçait des scores fleuves de 85% voire 95% et des taux de participation jamais inférieurs à 80% !

AUCUNE FIGURE POLITIQUE NE SORT DU LOT
A l’évidence, il est beaucoup trop tôt pour que les Tunsiens voient clair dans la nouvelle donne politique :
« Concernant les représentants des partis, il apparait nettement un manque de connaissance étant donné que la scène politique de l’avant 14 Janvier était dominée par le RCD. Nous avons demandé aux répondants de nous donner spontanément leurs visions de l’orientation politique des partis. Faute de bien connaître le programme politique de chaque parti, les sondés ont donné des réponses subjectives » fait remarquer l’Institut.
Le sondage montre que les Tunisiens n’ont toujours pas de figure politique qui se distingue des autres vu que 83,3% des répondants n’ont pas donné de nom ! Néanmoins, Ahmed Nejib Chebbi, le leader du Parti Démocratique Progressiste prend timidement la tête du classement avec seulement 6,6%, suivi par Rached Ghanouchi (5,1%), le leader du mouvement islamiste tunisien, largement réprimé sous Ben Ali et qui a obtenu sa légalisation récemment après 30 ans d’interdiction.

Un air de démocratie souffle bien sur la Tunisie, mais le chemin sera long et difficile : le journal tunisien WMC rapportait récemment que lors d'un débat télévisé sur une chaîne privée tunisienne, on a demandé à un jeune ce que signifiait la démocratie pour lui, il a répondu: «Je ne sais pas. Vous me demandez quelque chose que je n’ai jamais connu et que je n’ai jamais pratiqué. Je répondrais à votre question lorsque je l’aurais pratiqué!». Tout est dit.

Bombardements occidentaux en Libye

Par Atlasaltern  20/3/ 2011

Avec la complicité de la Ligue Arabe et de puissances pourtant traditionnellement hostiles à l'ingérence humanitaire de l'OTAN (Russie, Chine, Brésil) qui ont préféré cette fois s'abstenir au Conseil de sécurité, les puissances occidentales ont pu faire adopter une résolution n°1793 autorisant implicitement l'usage de la force en Libye pour la mise en œuvre d'une zone d'exclusion aérienne alors que le gouvernement libyen semblait en passe de réprimer l'insurrection basée à Benghazi et lourdement armée par le nouveau gouvernement militaire installé à la tête de l'Égypte par la CIA.
Les Etats-Unis craignant pour leur image à l'égard du monde arabe ont délégué en partie à la France le soin de bombarder la Libye pour leur compte. L'opération qui s'inspire du programme Southern Mistral 2011 pourrait servir de tremplain à une nouvelle présence étatsunienne en Afrique.
Dès le vote de la résolution le gouvernement libyen a annoncé un cessez-le feu. Celui-ci a été rompu peu après sans que l'on sache si les troupes du colonel Kadhafi ou les insurgés sont à l'origine de la reprise des combats, ce qui a servi de prétexte au bombardement par les aviations française, américaine et britannique des positions militaires gouvernementales.
Le gouvernement libyen qui avait auparavant accepté une offre de médiation vénézuélienne rejetée par les insurgés avait dès le 18 mars invité vendredi la Turquie et Malte à contrôler la mise en application du cessez-le-feu, puis a demandé le lendemain au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon l'envoi d'observateurs impartiaux, sans résultat pour l'heure.
L'Union africaine (UA) a rejeté "toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme" par la voix du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité. Devant l'empressement de Paris, Londres et Washington à traduire la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne par le bombardement de l'armée libyenne, le secrétaire général de la Ligue arabe s'est désolidarisé de ce qu'il considère comme une violation du mandat accordé aux Occidentaux et a appelé à une réunion d'urgence de l'organisme dont il a la charge. La Russie elle aussi a dit "regretter" l'intervention armée étrangère en Libye, selon un communiqué d' Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Pendant ce temps l'Arabie séoudite alliée des Etats-Unis réprimait la révolte populaire au Bahrein.

http://atlasalternatif.over-blog.com/article-bombardements-occidentaux-en-libye-69782860.html

Libye : éviter l’aventure guerrière qui se profile à l’horizon.

Communiqué de presse

Par le Mouvement de la Paix, 24/3/2011
Libye : stopper les opérations militaires,mettre en œuvre le volet politique de la résolution 1973, refuser l’intervention de l’Otan.

Le Mouvement de la Paix réunit les organisations françaises ce 25 mars.

L’évolution de la situation en Libye suscite une vive inquiétude. C’est de nouveau l’aventure guerrière qui se profile à l’horizon. 

La résolution 1973 du conseil de sécurité comporte un volet non militaire qui semble être aujourd’hui ignoré et nullement mis en œuvre (embargo sur les armes, gel des avoirs, poursuite du dialogue via l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, interdiction des vols etc.). 

La volonté d’empêcher un massacre du peuple libyen n’autorise pas la communauté internationale à tomber dans le piège de la guerre et de l’intervention militaire. Les militaires américains et britanniques reconnaissent que la zone d’exclusion aérienne a mis l’aviation libyenne hors d’usage.
Le Mouvement de la Paix a alerté dès le 18 mars sur le danger des dérives guerrières aventuristes. Aujourd’hui, les puissances dites de la coalition retombent dans le scénario classique, qui a montré toute son inefficacité politique sur le long terme.

Le Mouvement de la Paix demande au gouvernement français de se référer au strict mandat de l’Onu et que soient engagées immédiatement toutes les initiatives politiques et diplomatiques de sortie de crise inscrites dans la résolution 1973.

Le Mouvement de la Paix met en garde contre toute entrée de l’Otan dans ce conflit, quelle que soit la forme de cette intervention. Celle-ci signifierait le choix de l’engagement des gouvernements dans un conflit qui ne pourrait devenir que terrestre, et dont l’issue serait aussi hasardeuse qu’en Irak ou en Afghanistan.

Les interventions militaires n’ont jamais imposé la démocratie. Il appartient au peuple libyen de décider de son avenir, hors de toute ingérence – même habillée d’humanitaire. La communauté internationale doit se garder de voler la révolution libyenne aux profits d’intérêts politiques et économiques peu louables.

La guerre n’est pas plus fatale en Libye qu’ailleurs. Plus que jamais, l’action pour la prévention des conflits doit devenir une priorité des peuples et de la communauté internationale. Cela passe déjà par la forte réduction de la production et de la vente de matériels militaires.

Le Mouvement de la Paix consulte ses partenaires pour que l’opposition à une guerre en Libye s’exprime publiquement. Une première réunion est convoquée pour le 25 mars à Paris.


Appel du Collectif de solidarité avec le peuple libyen

Marche de solidarité
Avec le peuple libyen en lutte 
pour les libertés,
l'État de droit et l'intégrité du pays

samedi 26 mars 2011, à 15 heures
place de la République à Nation

- Protection des populations civiles quel qu'en soit le lieu –, ainsi que des résidents étrangers et des migrants
- Vigilance sur l’escalade de guerre, et sur tous les dévoiements possibles de la résolution 1573 votée par le Conseil de sécurité de l'ONU
- Vigilance sur la duplicité des gouvernements occidentaux et de la Ligue arabe
- Arrêt des livraisons d’armes au dictateur, et sanctions contre les États qui s’y livreraient
- Reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, seul représentant légitime du peuple libyen
- Justice exemplaire contre les crimes de Kadhafi
- Solidarité avec le peuple libyen en lutte pour les libertés et la démocratie
- Soutien aux révolutions et luttes des peuples du monde arabe

Premiers signataires
- Collectif libyen du 17 février, Collectif tunisien Sidi-Bouzid, Comité marocain de suivi du 20 février, Collectif d’Algérien(ne)s de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie
- ASDHOM, ATF, ATMF, ATTAC, CFDA, CRLDHT, Etoile nord-africaine, FTCR, LDH, Manifeste des libertés, MRAP, Sortir du colonialisme, Union syndicale Solidaires
- Europe Ecologie-les Verts, NPA, PCF, PG, PIR
- PCOT-France (Tunisie), PPDS-France (Syrie)