vendredi 17 août 2012

Lèvres cousues : des anciens travailleurs de General Motors en Colombie à leur troisième semaine de grève de la faim

Jorge Parra, un ancien salarié de Colmotores, dit qu'il a été licencié en raison de problèmes de santé liés à son emploi à l'usine aux alentours de Bogota. D'autres racontent des histoires similaires. GM nie les allégations.
 
Au neuvième jour d’une grève de la faim pour laquelle il a cousu sa bouche fermée, Jorge Parra, un ancien ouvrier de General Motors en Colombie, affirme que son état se détériore.
Avec la bouche cousue, un groupe d'anciens travailleurs de General Motors en Colombie ont commencé leur troisième semaine de grève de la faim mercredi, exigeant une compensation pour avoir été licenciés après avoir été blessés sur leur lieu de travail.
"Nous sommes tous tout à fait prêts à mourir", a déclaré Jorge Parra, ancien métallo à l'usine Colmotores dans la banlieue de Bogota. Il parle dans un murmure, ses lèvres étant juste assez lâches pour faire sortir des mots, mais pas assez pour laisser passer de la nourriture.
"J'ai des douleurs terribles à l’estomac, mes lèvres sont gonflées et douloureuses, et j’ai des problèmes de sommeil ... Mais je ne vais pas renoncer", a-t-il déclaré au Toronto Star.
Depuis le 1 er août sept anciens travailleurs ont recouru à une aiguille et du fil pour coudre leurs lèvres. Ils disent que d’autres ont l'intention de rejoindre l’action.


Les protestataires disent qu'ils sont prêts à mourir pour leur cause.
Les travailleurs ont également manifesté devant l'ambassade US à Bogota depuis plus d'un an pour demander à l’entreprise de Detroit et aux autorités colombiennes de répondre à leurs doléances.
Ils disent qu'ils veulent deux choses: des compensations médicales et une aide pour trouver de nouveaux emplois.


Les protestataires contre GM Colombie à Bogota, sur la la photo, de gauche à droite Carlos Trujillo, Manuel Ospina et Jorge Parra, ont cousu leurs lèvres pour s’ empêcher de manger.
Parra, 35 ans, dit qu'il a été licencié par GM après avoir subi des années de blessures au travail, y compris des hernies discales et desdéchirures musculaires. Il dit qu'il est passé par trois interventions chirurgicales coûteuses et que GM lui a refusé toute indemnisation.
"Nous sommes maintenant dans une situation critique et nous devions faire quelque chose de sérieux», dit-il à propos de sa bouche cousue.
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Les hommes accusent GM de les avoir licenciés quand il sont tombés malades ou ont été blessés.
Ils accusent également GM d’avoir effacé leurs dossiers médicaux et de ne pas avoir indemnisé les salariés qui ont été blessés au travail à l'usine Colmotores.
GM a nié ces allégations.


Leurs lèvres sont cousues assez étroitement qu'ils ne puissent pas manger, mais ils sont en mesure de murmurer pour faire entendre leur point de vue.
"GM Colmotores est respectueux de la loi et n'a jamais mis la santé ou le bien-être de ses employés en danger", a déclaré GM dans un communiqué plus tôt ce mois. "En outre, la société tient à rassurer et à réaffirmer qu'aucun employé n’a été congédié pour des raisons de santé."
Les travailleurs accusent également GM de profiter des lois laxistes sur le travail en Colombie.
Ils disent qu’à la fois la Colombie et les entreprises multinationales comme GM, ont largement ignoré un nouveau plan d’action sur les conditions de travail convenu par Washington et Bogota, qui était censé améliorer les normes du travail.
La Colombie est largement considérée comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les syndicats. Environ 4000 syndicalistes colombiens ont été assassinés au cours des 20 dernières années, selon des estimations de l'AFL-CIO.

Photos: ASOTRECOL ASOCIACION

►En savoir plus: http://www.asotrecol.com/


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