lundi 21 mai 2012

Créons une, deux, trois, plusieurs Grèces ! Ας δημιουργήσουμε μια, δύο, τρεις, πολλες Ελλάδες !


Discours de Sonia Mitralia Σόνια Μητραλιά à la grande manifestation anticapitaliste de Francfort, le 19 mai 2012

Camarades,
Je viens de Grèce, un pays détruit et désespéré, un pays en ruine  mais  qui reste debout. De cette Grèce qui résiste et qui vient de dire un énorme Non magnifique à ses bourreaux : la Troïka et le FMI, la Commission de Bruxelles et vos Merkel et Schäuble, les Barroso, les Sarkozy et les banquiers. En somme, à ceux qui nous gouvernent et nous imposent des politiques inhumaines et barbares. Ces politiques qui provoquent déjà  la malnutrition des enfants et même la faim dans les grandes villes grecques. Et tout ca où ? Non pas quelque part au Tiers Monde, mais ici, au cœur de la riche Europe.  Et  quand ? Au moment de l’histoire où l’humanité n’a jamais produit autant des richesses que maintenant !...
 Camarades,
Les résultats des élections du 6 mai ne laissent pas le moindre doute : une énorme majorité de citoyens grecs a rejeté les politiques d’austérité. C’est un véritable séisme politique ! Le pays qui a été choisi pour être le laboratoire des politiques d’austérité, est maintenant en révolte ouverte contre ceux qui l’affament et l’humilient, ceux qui ferment ses hôpitaux et ses écoles, ceux qui détruisent et vendent ce beau pays pour rien, contre ses bourreaux grecs et étrangers.
Mais attention : les Grecs en révolte ne doivent pas être  laissés seuls au moment où ils sont en train de transformer leur colère en mouvement conscient et libérateur, maintenant que la perspective d’un gouvernement grec de gauche commence à poindre a l’horizon, à devenir possible et réaliste. Si les Merkel et Sarkozy, le FMI et la Commission de Bruxelles ont fait des Grecs des cobayes et de la Grèce un laboratoire de leur politiques barbares, c’est a nous peuples d’Europe de faire de même en faisant de la Grèce l’avant-poste de nos combats communs contre ceux qui détruisent nos vies et la nature. Car la résistance des Grecs est notre résistance, leurs luttes sont nos luttes…
Camarades,
Je viens d’un pays qui tourne aujourd’hui son regard vers vous, en attendant des actes  concrets de solidarité. Maintenant et pas demain. Car c’est maintenant plus que jamais, que les Grecs en révolte sont menacés directement d’extinction par tous ceux qui craignent que leur exemple fasse des émules, et se répande comme tache d’huile partout en Europe. Et je vous assure, ces Grecs en révolte sont persuadés que la meilleure solidarité envers eux  c’est que vous les imitez. Que vous imitez leur exemple chez vous, dans vos pays. En développant et en coordonnant les résistances contre les politiques  inhumaines d’austérité et de destruction. D’ailleurs, c’est exactement cela que craignent le plus nos ennemis communs : LA CONTAGION ! La contagion des luttes partout en Europe.
Alors, oui, faisons le, CREONS UNE, DEUX, TROIS, PLUSIEURS GRÈCES ! Mettons-nous en réseaux, coordonnons nos luttes, organisons méthodiquement un mouvement unitaire et radical, de masse et démocratique, sur tout notre vieux continent, partout en Europe, de Roumanie en Irlande et d’Italie en Islande. Un mouvement de longue haleine et de grandes ambitions émancipatrices, qui combine l’unité la plus large avec la radicalité libératrice. Maintenant c’est le moment.  Car…United we stand -  Divided we fall !!  Ou en français de lutte: Tous ensemble-tous ensemble, oué  oué oué  …
Merci camarades.
Dans le cortège de la manifestation anti-capitaliste à Francfort, samedi 19 mai.
Francfort, 19 mai 2012
Dans le cortège de la manifestation anti-capitaliste à Francfort, samedi 19 mai.


Les ouvriers du roi français de la tomate marocaine (et sahraouie) en grève de la faim

Par Moha OUKZIZ, AMDH, 21/5/2012 

Le groupe agroalimentaire français Soprophile Idyl, installé au Maroc, produit le tiers des exportations de tomates de la région du Souss Massa-Draâ. C’est environ 35 grandes remorques par jour.  

Le groupe produit aussi les melons, les pêches, les raisins, les oranges et les dattes dans la région d’Errachidia. Il emploie plus de 12000 ouvrier(e)s. En sus de nombreuses grandes fermes agricoles (un millier d’hectares), le groupe Soprophile Idyl comporte deux stations d’emballage de 15000m2. Une dans la commune E Safa Bouyekra, l’autre dans la commune Ait Amira, les deux communes sont du département Chtouka Ait Baha. Le groupe dispose d’une plateforme logistique de distribution (11000m2). Les produits du groupe sont commercialisés en France par Idyl, l’autre identité juridique de l’entreprise.

Les deux grands responsables du groupe sont le Français Patrick PUECH et l’Istiqlalien sahraoui, Hassan EDERHEM. Le groupe a son siège dans les Bouches-du-Rhône, à Châteaurenard, son dirigeant principal est Patrick PUECH, son secteur d’activité est le commerce de gros (inter-entreprises) de fruits et de légumes. Sa première implantation est à Dakhla au Sahara Occidental. Et puis Chichaoua, Marrakech, Errachidia et Agadir. L’arboriculture, la nurserie, le maraichage, la packaging, et même la presse sont les domaines de production du groupe. Il commercialise les divers produits sous les marques suivantes : Idyl, Etoile du Sud, dattes Filali, Bongoo of Morocco, agriculture du Maghreb. 95% des exportations du groupe sont destinées à l’Europe, au Canada et à la Russie. 150 000 tonnes de tomates par an passent par la plateforme logistique du groupe, sans parler des autres fruits et légumes. 
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 Le groupe ne manque pas de travail à longueur d’année, et pourtant les ouvrier(e)s sont dans une précarité constante ( pas d’embauche). 
  L’entreprise ne respecte pas le droit du travail, des ouvrier(e)s ne sont pas inscrits auprès des caisses sociales(CNSS). Le harcèlement sexuel est le traitement réservé aux ouvrières. Des accidents de travail sont en augmentation sans cesse. Un bureau syndical attaché à la CDT (la Confédération Démocratique de Travail) s’est constitué. Le patron français en l’occurrence, monsieur Patrick PUECH, a licencié (exclu) les ouvriers fondateurs du bureau ainsi que ses membres. 

Les ouvriers ont protesté contre cette décision et ont organisé des manifestations et sit in. La justice marocaine au service du patronat a condamné, en première instance, les ouvriers selon l’article 288 du droit pénal qui criminalise le droit à la grève et a exercé des poursuites contre les syndicalistes. Il faudrait rappeler que Soprofel Idyl a licencié plus de 2000 ouvrier(e)s depuis 2008, sans dédommagement ni indemnité ou alors avec de vraies miettes 500DH ( 47€). 

L’accord du comité de conciliation stipule :
 - Le retour à l’emploi des licenciés,
 -Le rattachement syndical de trois ouvriers.

 Seulement 9 ouvriers sur 30 ont retrouvé leur poste, les autres seraient indemnisés 3000DH (285€) l’année de travail. Après de multiples et vaines démarches auprès de la direction du groupe et des autorités locales et régionales, pour application des termes de l’accord, les ouvriers par le biais de leur syndicat ont adressé des correspondances aux responsables pour les informer de leur action de lutte.

 Monsieur Abdellah RAHMOUN, secrétaire général de la centrale syndicale CDT à AGADIR, ignore complètement leur dossier. Les patrons français et marocains trouvent qu’à « Souss-Massa il y a trop de grèves dans les exploitations agricoles » titre le journal l’économiste. «Les syndicats ne contrôlent pas vraiment leurs troupes» ajoute le journal. Et le responsable syndical à Agadir, monsieur RAHMOUN, est-il à l’écoute des patrons ou des ouvriers ? 

Six ouvriers ont alors décidé d’entamer la grève de la faim le 26 avril 2012 devant le siège du groupe dans des tentes de misère.
 Ils réclament la satisfaction de leurs revendications : -indemnités de licenciement et dommages et intérêts de licenciement abusif depuis trois ans. 
- Rayer leurs noms de la liste noire dont disposent les entreprises de la région et leur permettre de trouver du travail dans d’autres unités de production.
 Les six ouvriers en grève de la faim sous leur tente de misère devant le siège de l’entreprise, sont menacés de poursuite judiciaire. L'huissier s’est rendu sur place pour menacer les grévistes, faire appliquer les termes des jugements à l’encontre de Abdelhadi EL AZAOUI, condamné à une amende de 15000 DH et menacer deux autres dans une affaire de piquets de grève. L’huissier faisait l’émissaire du patron, il a proposé à l’ouvrier en grève de la faim, monsieur Abdelhadi EL AZAOUI de quitter les lieux et de se désolidariser de ses camarades, seule condition d’arrêt des poursuites. Deux de ses camarades sont menacés également menacés de poursuite. La centrale syndicale CDT, à qui appartiennent les grévistes de la faim, ne traite pas leur dossier et ne s’intéresse pas à leur combat. Les ouvriers du groupe français, Soprofel Idyl, producteur au Maroc, considèrent que la direction de leur syndicat est complice avec le patronat et l’État marocain contre leurs intérêts. Ils sont sans défense et ne peuvent plus compter sur leur syndicat. Ils considèrent que le patronat et l’Etat sont les deux faces de la même pièce. Il faut signaler que le code de travail est en la faveur des patrons et qu’aucune convention n’a vu le jour dans le secteur pour cadrer l’exploitation et l’emploi des ouvriers agricoles. 
NDLR SOLIDMAR :

dimanche 20 mai 2012

SYRIZA ou la percée magistrale d’une expérience unitaire unique et originale

Épouvantail pour « ceux d’en haut », espoir pour « ceux d’en bas »,  SYRIZA fait une entrée fracassante sur la scène politique de cette Europe en crise profonde. Après avoir quadruplé sa force électorale le 6 mai, SYRIZA ambitionne maintenant non seulement de devenir le premier parti de Grèce aux élections du 17 juin, mais surtout de pouvoir former un gouvernement de gauche qui abrogera les mesures d’austérité, répudiera la dette et chassera la Troïka du pays.   Ce n’est donc pas une surprise si SYRIZA intrigue fortement au-delà de la Grèce, et si pratiquement tout le monde s’interroge sur son origine et sa vraie nature, ses objectifs et ses ambitions.
Cependant, SYRIZA n’est pas exactement une nouvelle venue dans la gauche européenne.  Née en 2004, la Coalition de la Gauche Radicale  (SYRIZA) aurait du attirer l’attention des politologues et des médias internationaux ne serait-ce que parce qu’elle était, dès ses débuts, une formation politique totalement inédite et originale dans le paysage de la gauche grecque, européenne et même mondiale.  D’abord, à cause de sa composition.  Formée de l’alliance de Synaspismos (Coalition), un parti réformiste de gauche de vague origine eurocommuniste ayant une représentation parlementaire, avec une douzaine d’organisations d’extrême-gauche, qui couvrent presque tout le spectre du trotskisme, de l’ex-maoïsme et du « mouvementisme », la Coalition de la Gauche Radicale constituait déjà à sa naissance une exception à la règle qui voulait –et continue à le vouloir-  que les partis plus ou moins traditionnels à la gauche de la social-démocratie ne s’allient jamais avec les organisations d’extrême gauche !

Mais, l’originalité de SYRIZA ne s’arrête pas là. Ayant été conçue comme une alliance plutôt conjoncturelle et électorale (elle a été fondée juste avant les élections de 2004), SYRIZA a résisté au temps et a su survivre à ses hauts et ses bas, à ses succès et surtout à ses crises et ses  échecs, pour devenir un exemple éclatant d’une réalité que la gauche radicale internationale peine toujours à atteindre : la cohabitation de différentes sensibilités, courants et même organisations  dans une même formation politique de la gauche radicale ! Huit ans après la naissance de SYRIZA, la leçon à tirer crève maintenant les yeux : Oui, cette cohabitation est non seulement possible, mais elle est aussi fructueuse et même garante, à la longue, de grands succès.
Mais, s’interrogera-t-on, comment cette douzaine de « composantes » si hétéroclites  de SYRIZA ont-elles pu d’abord se rencontrer et ensuite se mettre d’accord pour une si longue et si originale cohabitation organisationnelle ? La question est pertinente et mérite une réponse détaillée et approfondie. Non, le « miracle » de SYRIZA n’est pas tombé du ciel, et il n’est pas le fait du hasard.  Il a mûri assez longuement et surtout, il a germé dans les meilleures  conditions possibles, dans les mouvements sociaux et altermondialistes de ces derniers 15 ans.

On pourrait dire que tout a commencé il y a 15 ans, en 1997, avec la constitution de la branche grecque du mouvement des Marches Européennes contre le chômage. Ce n’était pas seulement qu’il s’agissait du premier pas vers ce qu’on appelé un peu plus tard le mouvement altermondialiste des Forums Sociaux. Plus spécialement en Grèce, c’était que les Marches Européennes ont eu une fonction peut être encore plus importante, celle de faire quelque chose qui était jusqu’alors absolument impensable : unifier la gauche dans l’action. C’est ainsi que grâce aux Marches Européennes, on a vu des syndicats,  des mouvements sociaux, des partis et des organisations de la gauche grecque (KKE inclus, au moins pendant un certain temps!) qui ne s’étaient jamais rencontrés, ou même qui s’ignoraient mutuellement, se mettre ensemble pour participer à un mouvement européen totalement inédit, aux côtés des syndicats, des mouvements sociaux et des courants politiques d’autres pays, jusqu’alors totalement inconnus en Grèce.
Ce n’est pas donc un hasard si ce premier coup porté au sectarisme viscéral qui a toujours caractérisé la gauche grecque, donnait lieu même a des scènes émouvantes  de retrouvailles, proches de psychodrames,  entre les militants qui jusqu'à alors ne connaissaient pas les uns les autres, et subitement découvraient que  « l’Autre » n’était pas si différent d’eux-mêmes.  Manifestement,   la mayonnaise avait bien pris d’autant plus que les militants grecs  sortaient du pays et découvraient une réalité militante européenne en chair et en os, dont ils ne soupçonnaient auparavant  pas l’existence.
Forts de ce premier rapprochement dans l’action, qui était d’autant plus solide qu’il s’effectuait dans un mouvement social d’un genre nouveau, la plupart des diverses composantes politiques des Marches Européennes grecques participaient, dès 1999, à une deuxième expérience originale qui visait à approfondir leur besoin d’unité. C’était l’Espace de Dialogue et d’Action Commune qui, tout en  approfondissant le nécessaire débat politique et programmatique, préparait les esprits à la prochaine expérience unitaire et mouvementiste, celle du Forum Social qui allait marquer profondément l’évolution de la gauche grecque.
L’énorme succès populaire du Forum Social aidant, le pas vers la constitution de la Coalition de la Gauche Radicale a été franchi presque spontanément et dans l’enthousiasme en 2003-4. Les militants des composantes de SYRIZA qui avaient pu se connaitre dans les luttes, et  qui avaient voyagé et  manifesté ensemble par milliers à Amsterdam (1997) et Cologne (1999), Nice (2000) et Gènes (2001),  Florence (2002), Paris (2003) etc., avaient eu le temps de développer entre eux des rapports non seulement politiques mais aussi humains avant d’arriver à la fondation de leur Coalition de la Gauche Radicale. Une coalition qui allait quand même à contre-courant de ce qui se passait partout ailleurs en Europe, où une telle alliance entre un parti réformiste de gauche et des groupes d’extrême-gauche était, tout simplement, impensable...
Cependant, après une naissance plutôt réussie, la suite de l’aventure de SYRIZA fut loin d’être toujours heureuse, et a plusieurs reprises elle a même failli s’interrompre. Évidemment, il y a eu maintes crises de confiance entre le tronc de SYRIZA constitué par Synaspismos et ses partenaires d’extrême-gauche, ce qui fut plutôt « logique ».  Mais le temps passant, l’homogénéisation de SYRIZA a eu comme effet que les crises –comme d’ailleurs les débats- non seulement traversaient pratiquement toute la Coalition et chacune de ses composantes, mais qu’elles se manifestaient surtout à …l’intérieur de Synaspismos lui-même, où faisait rage l’affrontement de ses tendances en recomposition permanente.
Finalement, SYRIZA a trouvé une certaine paix interne seulement après le départ en 2010 de l’aile social-démocrate de Synaspismos (qui a donné naissance à la Gauche Démocrate) et l’éloignement de son ex-président  Alecos Alavanos qui après avoir « intronisé » son poulain Alexis Tsipras est devenu son ennemi juré. Désormais, la ligne politique de la Coalition était plus claire (et plus à gauche), tandis que son jeune leader Alexis Tsipras  installait son autorité et cumulait les premiers succès qui allaient donner à une SYRIZA de plus en plus radicalisé  la crédibilité nécessaire  pour qu’il puisse profiter des circonstances exceptionnelles créées pas la crise de la dette. SYRIZA était maintenant prête à assumer le rôle de la formation politique qui pourrait incarner le mieux les espoirs et les attentes des pans entiers de la société grecque en révolte contre les politiques d’austérité, la Troïka, les partis bourgeois et le système capitaliste lui-même !

Alexis Tsipras
La leçon à tirer de cette histoire presque exemplaire est évidente : tout compte fait, il s’agit d’une réussite  que seuls des sectaires impénitents (et dieu merci, en Grèce il y en a beaucoup) pourraient nier! Cependant, l’histoire de SYRIZA est loin d’être terminée, et les choses sérieuses viennent seulement de commencer. En somme, le bilan actuel ne peut être que provisoire. Cependant, malheur à celui qui ne le fera pas au nom de la faute grave et de la « trahison » de SYRIZA qu’il attend impatiemment pour pouvoir enfin dire : « Moi, je l’avais prévu ». Non, ce bilan même provisoire et inachevé doit être fait car, par les temps (durs) qui courent, on ne peut pas se permettre le luxe, dans la gauche radicale européenne, de ne pas profiter des expériences, des succès et des échecs d’autrui.
Formation politique au programme caractérisé en permanence par un… flou artistique, la Coalition de la Gauche Radicale a presque toujours balancé entre le réformisme de gauche et un anticapitalisme conséquent. D’ailleurs, elle a peut-être tiré sa force de cette éternelle oscillation. Pourtant, il faut être clair : ce qui a pu fonctionner plutôt positivement dans des périodes « normales », pourrait devenir un handicap sinon un boomerang dans des périodes de crise aigüe et d’exacerbation de l’affrontement de classe. En termes plus simples, SYRIZA, qui vient de réussir magistralement sa percée, se trouve en l’espace de quelques semaines ( !), transformée de petit parti minoritaire dans une gauche grecque déjà minoritaire, à un parti dominant aux prétentions gouvernementales. Et tout ça pas dans n’importe quel pays et à n’importe quelle période historique, mais dans cette Grèce « laboratoire » et cas/test pour cette Europe de l’austérité en crise de nerfs…
Le changement d’échelle est si abrupt qu’il peut donner le vertige. Étant devenue en un temps record l’épouvantail des grands et l’espoir des petits et des sans-voix en Grèce et même à travers l’Europe, SYRIZA est appelée maintenant à assumer des tâches gigantesques et carrément historiques pour lesquelles elle n’est préparée ni politiquement ni organisationnellement. Alors, que faire ? La réponse doit être claire et catégorique : Mais, tout simplement aider SYRIZA ! Par tous les moyens. Et tout d’abord, ne pas la laisser seule. Tant en Grèce qu’en Europe. En termes simples, faire le contraire de ce que font ceux qui ne combinent pas leurs critiques à SYRIZA avec la solidarité et même le soutien à SYRIZA face à l’ennemi  de classe commun. Soutien peut-être critique mais… soutien quand même ! Et pas demain, mais aujourd’hui. Car, au-delà des divergences tactiques ou autres,  le combat que mène actuellement SYRIZA est de fait notre combat, le combat de nous tous. Et s’en abstenir équivaut à non-assistance à personne en danger. Ou plutôt à des populations et des pays entiers en danger !...
 

Lettre ouverte à/Carta abierta/aberta a/Open letter to/Offener Brief an Alexis Tsipras Ανοιχτή επιστολή προς τον Αλέξη Τσίπρα

FR ES EN GR PT
DEUTSCH 
Offener Brief an Alexis Tsipras 



Cher camarade Alexis Tsipras,
Nous t'écrivons en tant que citoyens de pays européens qui, tout comme la Grèce sont frappés par l'offensive « dettocratique » des pouvoirs financiers et oligarchiques en Europe.
Nous nous adressons à toi et à travers toi aux milliers de citoyennes et de citoyens de Grèce qui ont donné leurs voix à votre organisation politique, pour vous exprimer notre gratitude, notre solidarité et notre soutien à la résistance que vous menez contre la dévastation néolibérale des conditions matérielles d'existence et du cadre politique de vie en commun de la société grecque. Nous vous soutenons dans votre lutte pour une alternative de justice, de dignité et de démocratie pour le peuple grec et pour l'ensemble des peuples qui composent l' Union européenne.

Nous saluons avec enthousiasme votre succès aux dernières élections grecques, et nous applaudissons  également la gestion que vous faites de leurs résultats; nous vous encourageons a persévérer dans cette ligne d'action qui constitue déjà un exemple et un espoir pour des millions d'hommes et de femmes de toute l'Europe.

Nous tenons à vous faire savoir, à toi, aux membres de votre organisation et aux citoyennes et citoyens grecs qui, à partir d'autres affiliations politiques, syndicales ou sociales partagent le projet d'une vie en commun vraiment libre et solidaire, l’attente pleine d'espoir avec laquelle nous envisageons dans toute l'Europe la possibilité que, prochainement, un nouveau gouvernement grec d'unité populaire affronte la dictature des marchands et des bureaucrates de cette Europe kidnappée. 

Nous voyons la conjoncture grecque actuelle comme un point d'infléchissement qui peut conduire à une transformation radicale de l'ordre politique et économique européen. Nous avons besoin d'une nouvelle Europe qui soit celle de ses citoyens et de tous ses habitants, et non celle des brutales politiques d'austérité qui donnent la priorité au paiement d'une dette odieuse, illégale et illégitime qui empêche le développement humain de nos communautés. Tel est l'appel que nous faisons ces jours-ci dans les places d'Europe, de la Puerta del Sol madrilène à la Place Syntagma d'Athènes, et tant d'autres places réparties dans toute la géographie européenne, des places libérées qui sont les graines et le socle constituant de la démocratie réelle que nous, femmes et les hommes d'Europe, souhaitons bâtir en commun.

La lutte contre l'autoritarisme néolibéral qui hypothèque le présent et l'avenir de nos peuples ne peut être victorieuse qu'au niveau européen. Il est indispensable, aussi au niveau européen, que nous nous donnions des institutions vraiment démocratiques, qui contribuent à la liberté et à la solidarité des divers peuples d'Europe, face au directoire oligarchique néolibéral et à son état d'exception économique et politique permanent.

“Et après avoir tant et tant attendu / enfin est venue l'heure de lever l'ancre”, disait votre -et notre- poète citoyen Alexandros Panagoulis. Nous, femmes et les hommes d'Europe, avons déjà trop attendu et trop supporté. Une nouvelle fois, c'est au peuple grec, si bon connaisseur des choses de la mer, mais aussi de celles de la liberté, qu'incombe la responsabilité de montrer le cap vers cette nouvelle Europe que nous pouvons déjà entrevoir dans nos places et dans nos voix rebelles. Nous nous mettons coude à coude avec vous pour réaliser ensemble, comme une assemblée de peuples frères, cette navigation dangereuse et pleine d'espérance.

Salutations reconnaissantes et fraternelles
Pour signer cette lettre, écrire à cartatsipras@gmail.com en indiquant vos noms, prénoms, lieu de résidence,activités et affiliations
Cette lettre sera diffusée aux médias grecs, avec les signatures reçues à cette date, le 1er juin 2012
Estimado compañero Alexis Tsipras,
Te escribimos estas palabras ciudadanos y ciudadanas del Estado español, azotado como Grecia por la ofensiva deudocrática de los poderes financieros y oligárquicos de Europa.
Nos dirigimos a ti, y a través de ti, a los miles de ciudadanos y ciudadanas de Grecia que han confiado su voto a vuestra organización política, para expresaros nuestra gratitud, solidaridad y respaldo en vuestra resistencia contra la devastación neoliberal de las condiciones materiales de vida y de las condiciones políticas de convivencia, y en vuestra lucha por una alternativa de justicia, dignidad y democracia para el pueblo griego y para el conjunto de los pueblos que componemos la Unión Europea.

Aplaudimos con entusiasmo vuestro éxito en las pasadas elecciones griegas, como aplaudimos también la gestión que estáis haciendo de sus resultados, y os exhortamos a insistir en este empeño que ya constituye un ejemplo y una esperanza para millones de hombres y mujeres en toda Europa.

Queremos haceros partícipes a ti, a los hombres y mujeres de tu organización y a los ciudadanos y ciudadanas griegos que también desde otras militancias políticas, sindicales o sociales comparten el proyecto de una convivencia verazmente libre y solidaria, de la ilusionada expectativa con que, desde toda Europa, se contempla la posibilidad de que en un breve plazo, un nuevo gobierno griego de unidad popular plante cara a la dictadura de mercaderes y burócratas de esta Europa secuestrada.

Contemplamos la actual coyuntura política griega como el punto de inflexión que puede conducir a una transformación radical del orden político y económico europeo. Necesitamos una nueva Europa que sea la de sus ciudadanos y habitantes, y no la Europa  de las brutales políticas de austeridad que dan prioridad al pago de una deuda odiosa, ilegal e ilegítima frente al desarrollo humano de nuestras comunidades. Ese es el llamado que hacemos estos días en las plazas, de la Puerta del Sol a Plaza Syntagma y tantas otras plazas repartidas por toda la geografía europea, plazas liberadas que son semilla y fundamento constituyente de la democracia real que los hombres y mujeres de Europa aspiramos a construir en común.

La lucha contra el autoritarismo neoliberal que hipoteca el presente y el futuro de nuestros pueblos sólo puede ganarse a nivel europeo. También a nivel europeo es indispensable dotarnos de unas instituciones verazmente democráticas, que contribuyan a la libertad y la solidaridad de los distintos pueblos de Europa, frente al actual directorio oligárquico neoliberal y su estado de excepción económica y política permanente.

Y después de haber esperado tanto, tanto / llegó por fin la hora de zarpar”, decía vuestro y nuestro poeta ciudadano Aléxandros Panagoulis. Los hombres y mujeres de Europa ya hemos esperado y soportado demasiado. Y una vez más, le corresponde al pueblo griego, tan avezado en las cosas de la mar como en las de la libertad, la responsabilidad de señalar el rumbo hacia esa nueva Europa que entrevemos ya en nuestras plazas y voces rebeldes. Ponemos desde ya nuestros hombros al lado de los vuestros, para encarar juntos, como asamblea de pueblos hermanos, esta esforzada pero esperanzadora travesía.

Con un abrazo agradecido y fraterno,
Si deseas añadir tu firma a esta carta, puedes escribir un e-mail indicando tu nombre, profesión, colectivo y localidad a cartatsipras@gmail.com
Con las firmas recabadas hasta ese momento, el texto será remitido a la prensa griega el 1 de junio de 2012.

Dear Comrade Alexis Tsipras,
We are writing to you as citizens of European countries which, like Greece, have faced the "debtocratic" offensive of the financial and oligarchical powers in Europe.

We turn to you and through you to the thousands of Greek citizens who cast their votes for your political organization to express our gratitude, our solidarity and our support for your determined resistance against the neoliberal devastation of the material conditions of daily life and of the very possibility of a life in common in Greece. We support you in your struggle for another way, a way which will mean justice, dignity and democracy for the Greek people, and for all peoples throughout the European Union.

We enthusiastically welcome your success in the latest Greek elections, and we also applaud your insistence on the incontrovertible meaning of these results; we encourage you to persevere in this course of action which has already furnished an example and a cause for hope for millions of men and women from all over Europe.

We want you, the members of your organization and the Greek citizens who, as political activists, trade unionists or participants in broad social movements, share the project of creating a common life truly based on freedom and solidarity, to know the hope with which we throughout Europe anticipate the possibility that, soon, a new Greek government of popular unity will confront the dictatorship of the financiers and bureaucrats who have hijacked Europe.

We see the current conjuncture in Greece as a turning point which could lead to a radical transformation of the European political and economic order. We need a new Europe, a Europe of and for its citizens and all its inhabitants, free of the brutal austerity policies that prioritize the payment of an odious, illegal and illegitimate debt, which prevents the human development of our communities. This is the call heard today throughout the squares of Europe, from Puerta del Sol in Madrid to Syntagma Square in Athens, squares scattered all over the European geography, liberated places that are the seeds and the constituent basis of the real democracy that women and men in Europe want to build together.

The struggle against neoliberal authoritarianism which signs away the present and the future of our peoples can only be successful at the European level. It is essential, also at the European level, that we create for ourselves truly democratic institutions which contribute to freedom and solidarity of the various peoples of Europe against the neoliberal directorate and its permanent economic and political state of exception.

"And after having waited for so long / finally the time to weigh anchor has come," said the poet Alexandros Panagoulis, who was your co-citizen –and ours. Women and men in Europe have already waited too long and endured too much. Once again, it has been left to the Greek people, so intimately acquainted with the sea, as well as with freedom, to take the responsibility of setting the course towards the new Europe we glimpse in our rebellious streets and voices. We stand shoulder to shoulder with you to set out together, a fraternal assembly of peoples, on what will undoubtedly be a difficult voyage, but one full of hope.

Please receive our gratitude and fraternal salutation
To sign this letter, please write to cartatsipras@gmail.com
The letter will be distributed to the Greek media on 1st of June 2012

Αγαπητέ σύντροφε, Αλέξη Τσίπρα,
Σου γράφουμε αυτά τα λόγια, εμείς, πολίτες του ισπανικού κράτους, που όπως και η Ελλάδα, δέχεται την «χρεοκρατική» επίθεση της οικονομικής ολιγαρχίας της Ευρώπης.
Απευθυνόμαστε σ’ εσένα και στους χιλιάδες πολίτες της Ελλάδας που εμπιστεύθηκαν την ψήφο τους στην πολιτική σας οργάνωση, επιθυμώντας να εκφράσουμε την ευγνωμοσύνη και την αλληλεγγύη μας και την πρόθεσή μας να στηρίξουμε την αντίστασή σας ενάντια στη νεοφιλελεύθερη λαίλαπα που απειλεί να καταστρέψει τις υλικές συνθήκες διαβίωσης και τις πολιτικές συνθήκες της συνύπαρξης, και να σταθούμε στο πλευρό σας, στον αγώνα σας για δικαιοσύνη, αξιοπρέπεια και δημοκρατία, για τον ελληνικό λαό και για όλους τους λαούς που απαρτίζουν την Ευρωπαϊκή Ένωση.

Χαιρετίζουμε με ενθουσιασμό την επιτυχία σας στις πρόσφατες εκλογές, και επικροτούμε τον τρόπο με τον οποίο χειρίζεστε τα αποτελέσματά τους, και σας  παρακινούμε να συνεχίσετε αυτή την προσπάθεια, που αποτελεί ήδη παράδειγμα και ελπίδα για εκατομμύρια άνδρες και γυναίκες σε όλη την Ευρώπη.

Θέλουμε εσύ και τα μέλη της οργάνωσής σου, οι Ελληνίδες και οι Έλληνες που μέσα από άλλους πολιτικούς, συνδικαλιστικούς ή κοινωνικούς χώρους μοιράζονται την ιδέα μιας αληθινά ελεύθερης και αλληλέγγυας συμβίωσης, να γίνετε μέτοχοι  της αισιόδοξης προσδοκίας που διαγράφεται σήμερα σε όλη την Ευρώπη, ότι είναι εφικτό μέσα σε σύντομο χρονικό διάστημα, μια νέα κυβέρνηση λαϊκής ενότητας στην Ελλάδα να υψώσει το ανάστημά της στη δικτατορία των εμπόρων και των γραφειοκρατών που κρατούν όμηρο την Ευρώπη.

Θεωρούμε ότι η τρέχουσα πολιτική συγκυρία στην Ελλάδα είναι ένα σημείο καμπής που μπορεί να οδηγήσει στη ριζική μεταμόρφωση της ευρωπαϊκής πολιτικής και οικονομικής   τάξης. Χρειαζόμαστε μια νέα Ευρώπη των πολιτών, κι όχι μια Ευρώπη των βάρβαρων πολιτικών λιτότητας που δίνει προτεραιότητα στην αποπληρωμή του ειδεχθούς, παράνομου και αθέμιτου χρέους, σε βάρος της ανθρώπινης ανάπτυξης των κοινοτήτων μας. Αυτή είναι η έκκληση που απευθύνουμε αυτές τις μέρες στις πλατείες, από την Πουέρτα ντελ Σολ στην Πλατεία Συντάγματος και σε πλήθος άλλες πλατείες, διάσπαρτες σε όλη την Ευρώπη, ελεύθερες πλατείες που γίνονται ο σπόρος και η βάση για μια πραγματική δημοκρατία, αυτή τη δημοκρατία που φιλοδοξούμε να οικοδομήσουμε από κοινού, οι άνδρες και οι γυναίκες της Ευρώπης.

Ο αγώνας ενάντια στο νεοφιλελεύθερο αυταρχισμό που υποθηκεύει το παρόν και το μέλλον των λαών μας, μπορεί να κερδηθεί μόνο σε πανευρωπαϊκό επίπεδο. Επίσης, σε ευρωπαϊκό επίπεδο θα πρέπει να κατακτηθούν αληθινά δημοκρατικοί θεσμοί που θα συμβάλλουν στην ελευθερία και την αλληλεγγύη των λαών της Ευρώπης, ενάντια στη νεοφιλελεύθερη ολιγαρχία και το μόνιμο καθεστώς έκτακτης οικονομικής και πολιτικής ανάγκης που αυτή επιβάλλει.

“Κι αφού περίμενα καιρό –πολύ καιρό-, ήρθ’ επιτέλους ώρα να σαλπάρω”, έλεγε ο δικός σας και ο δικός μας Αλέξανδρος Παναγούλης. Οι άνδρες και οι γυναίκες της Ευρώπης, περιμέναμε και υπομείναμε πολύ. Και για μια ακόμη φορά, ο ελληνικός λαός, βαθύς γνώστης των «πραγμάτων της θάλασσας» και της ελευθερίας, καλείται να δείξει το δρόμο προς αυτή τη νέα Ευρώπη που αχνοφαίνεται μέσα από τις πλατείες μας και τις εξεγερμένες μας φωνές. Στεκόμαστε από σήμερα στο πλευρό σας για να αντιμετωπίσουμε από κοινού, σαν λαοί αδερφωμένοι, αυτό το δύσκολο μα ελπιδοφόρο ταξίδι.

Με ευγνωμοσύνη και συντροφικότητα.
Για να υπογράψετε την επιστολή αυτή, απευθυνθείτε στη διεύθυνση cartatsipras@gmail.com
Η επιστολή θα αποσταλεί στα ελληνικά μέσα ενημέρωσης την 1 Ιουνίου 2012


Caro camarada Alexis Tsipras,

Escrevemos a você como cidadãos de países europeus que, como na Grécia, somos hoje atingidos pela ofensiva “dívidocrática” dos poderes financeiros e oligárquicos na Europa.
Dirigimo-nos a você e, por seu intermédio, aos milhares de cidadãos e cidadãs gregos e gregas que ofereceram suas vozes à sua organização política, para manifestar nossa gratidão, nossa solidariedade e nosso apoio à resistência que vocês estão impondo contra a devastação neoliberal das condições materiais, dos quadros políticos e da vida na sociedade grega.

Contem conosco na luta de vocês por uma alternativa de justiça, de dignidade e de democracia para o povo grego e para todos os povos que compõem a União Europeia.

Saudamos com entusiasmo o sucesso que alcançaram nas recentes eleições gregas, e aplaudimos também a gestão de resultados que vocês estão fazendo; encorajamos vocês a perseverar nessa linha de ação, que já é exemplo e esperança para milhões de homens e mulheres em toda a Europa.

Queremos que saibam, você, os membros de sua organização e todos os cidadãos e cidadãs gregos e gregas, que outros grupos políticos de outras orientações, sindicais e da sociedade em geral, partilhamos com vocês o projeto de uma vida comum verdadeiramente livre e solidária, esperança viva que acalentamos para toda a Europa, de que um novo governo grego de unidade popular derrote a ditadura dos burocratas e vendilhões dessa Europa sequestrada.

Interpretamos a conjuntura grega atual como um ponto de inflexão que pode levar a transformação radical da ordem política e econômica europeia. Precisamos todos de uma nova Europa, dos seus cidadãos e cidadãs, não dessas brutais políticas de austeridade, que dão prioridade ao pagamento de uma dívida odiosa, ilegal e ilegítima, que impede o desenvolvimento humano de nossas comunidades. Esse é o apelo qe fazemos hoje, nas praças da Europa, da Puerta del Sol madrileña à Praça Syntagma de Atenas, e em tantos outros pontos dispersos por toda a greografia europeia, de praças libertadas que são como os grãos dos quais germina a democracia real que nós, homens e mulheres da Europa, sonhamos cultivar em comum.

A luta contra o autoritarismo neoliberal que prende sob hipoteca temerária o presente e o futuro de nossos povos só pode ser vencida no nível europeu. É indispensável, também no nível europeu, que tenhamos instituições verdadeiramente democráticas, que contribuam para a liberdade e a solidade entre todos os povos da Europa, face ao diretório oligárquico neoliberal e ao seu estado permanente de exceção econômica e política.

“E depois de tanto esperar, é chegada a hora de levantar âncora”, dizia o poeta cidadão grego, de vocês e nosso, Alexandros Panagoulis. Nós, homens e mulheres da Europa, já esperamos por tempo demais e já aguentamos demais. Mais uma vez, caberá ao povo grego, tão requintado conhecedor dos segredos do mar, mas também da liberdade, a responsabilidade de apontar o rumo até essa nova Europa que já se entrevê pelas praças e nas nossas vozes rebeldes.

Nos alinhamos com vocês, ombro a ombro, para fazermos juntos, como numa grande assembleia de povos irmãos, essa travessia perigosa e grávida de esperanças.

Saudações fraternais e agradecidas.

► Para assinar essa carta, escreva para cartatsipras@gmail.com (escreva nome, sobrenome, cidade onde vive, atividades e afiliações)

Essa carta será publicada nos jornais gregos, com as assinaturas recebidas até o dia 1/6/2012.
Premiers signataires/Firman/First signatories/ Πρώτες υπογραφές/Primeiras assinaturas
  • Abraham Herrero. Logística y márketing. Madrid.
  • Agustín Velloso Santisteban. Profesor. Madrid
  • Alberto Fernández Liria. Psiquiatra. Madrid
  • Alberto Hidalgo Hermoso. Estudiante. Izquierda Unida. Madrid
  • Alejandro Álvarez García. Asamblea 15-M de Merida (Badajoz)
  • Ana Domínguez Rama. Ciudadana. Madrid
  • Ana Isabel Gómez. Trabajadora de la Administración Local. Madrid
  • Ander Gutiérrez-Solana. Profesor. Bilbao
  • Andrés Villena Oliver. Economista. Málaga
  • Antoni Lluís Trobat Alemany. Parado. Activista social y político. Joves d'Esquerra Nacionalista - Partit Socialista de Mallorca. Palma (Mallorca)-Barcelona
  • Antonio Mata Lozano. Fotografo e informatico. Badajoz
  • Artegalia Radio. Alicante
  • Blanca Cambronero Manzano. Periodista. Madrid
  • Carlos A. Navarro Selma. Estudiante. Izquierda Unida. Orihuela (Alicante)
  • Carlos Delclós. Sociologo. Barcelona
  • Carlos Fernández Liria. Profesor. Madrid
  • Carlos Lechado García. Funcionario. Madrid
  • Cristina Regueira. Actriz. Ciudadana. Madrid
  • Eduardo Fernández Rubiño. Estudiante. Madrid
  • Elda Maganto. Profesora. Zaragoza
  • Elena Albajar. Arquitecta. Alicante
  • Francisco Manuel Parejo Moruno. Profesor. Don Benito (Badajoz)
  • Francisco Moriche Mateos. Docente y escritor. Hervás (Cáceres)
  • Franz Biberkopff. Ciudadano. Trabajador de la Sanidad Pública. Madrid
  • Gaëlle Suñer. Colectivo Artefakte. Barcelona
  • Ginés Fernández González. Director de Mundo Obrero y Secretario de Comunicación del PCE. Madrid
  • Gorka Castillo. Periodista. Bilbao
  • Hugo Martínez Abarca. Izquierda Unida. Madrid
  • Isabel Cánovas Sánchez. Dependienta. IU. Totana (Murcia)
  • Israel Morales Benito. Técnico en Cooperación al Desarrollo. ATTAC, ENTREPOBLES. Alacant
  • Iñigo Errejón. Investigador Universitario. Fundación CEPS. Madrid
  • Jaime Pastor. Profesor. Madrid
  • Javier Navascués. Profesor. Sevilla
  • Jesús Taboada Ferrer. Escritor y profesor de griego. Madrid
  • Joan Antón García Carrera. Funcionario. IU / PCE. Madrid
  • Joan M. Gual. Universidad Nómada. Barcelona
  • Jorge García Castaño. Concejal de IU en el Ayuntamiento de Madrid
  • Jorge Rodríguez Seguín. Funcionario. Izquierda Unida y Asamblea 15-M de Girona
  • Jorge Ruiz Morales. Editor. Madrid
  • Jose Javier Lop. Analista informático. Zaragoza
  • Jose Manuel Martinez Gomez. Dependiente. ATTAC. Alacant
  • Joseba Fernández González. Politólogo y activista social. Bizkaia
  • José Carlos Herrero Lucas. Geógrafo. Hervás Toma la Plaza. Hervás (Cáceres)
  • José Luis Carretero Miramar. Profesor. Madrid
  • José Luis Úriz Iglesias. Jubilado. Ex-parlamentario y ex-concejal del PSN-PSOE. Villava-Atarrabia (Navarra)
  • Juan Antonio Gascón Sorribas. Profesor. Concejal de Izquierda Unida. Palencia
  • Juan Domingo Sánchez Estop. Escritor y traductor. Asamblea 15-M de Madrid / Bruselas.
  • Juan Pedro García del Campo. Profesor. Asamblea 15-M de Ciempozuelos y Titulcia (Madrid)
  • Julián Sanz Hoya. Profesor. Izquierda Unida-EUPV. Valencia
  • Jérôme Duval. CADTM-España
  • Jónatham F. Moriche Vázquez. Trabajador de artes gráficas. ATTAC. Don Benito (Badajoz)
  • Lola Matamala Oporto. Ciudadana. Madrid
  • Lorena Pérez Del Postigo Pareja. Camarera. ATTAC. Alicante
  • Luis Alegre Zahonero. Profesor. Izquierda Anticapitalista. Madrid
  • Luis Angel Sanchez de Lachina. Técnico en Prevención de riesgos laborales. Antikapitalistak. Basauri (EH)
  • Luis Carlos López Pérez. Ciudadano. Málaga
  • Manuel Tapial. Activista social. León (Nicaragua)
  • Maricarmen Muñoz Donoso. Ama de casa. Concejala de Izquierda Unida. Jaraíz de la Vera (Cáceres)
  • Marta García. Producción audiovisual. Bilbao
  • María Mandalou. Escritora y traductora. Hervás (Cáceres)
  • María Maza Brualla. Artista plástica. Barbastro (Huesca)
  • Melania Torregrosa. Intérprete de lengua de signos. Alicante
  • Miguel Angel Valdivielso Romero. Industria. EUiA-IU
  • Miguel de Lucas. Desempleado y activista. ATTAC
  • Miguel Escobar Asunción. Ingeniero Técnico. Izquierda Unida. Villanueva de la Serena (Badajoz)
  • Miguel Fernández Liria. Medico. Vizcaya.
  • Miguel Manzanera Salavert. Escritor y docente. Izquierda Unida. Zafra (Badajoz)
  • Mª Asun Reglero Velasco. Funcionaria. Izquierda Unida y CCOO. Palencia
  • Natividad Vázquez Merchán. Docente. Hervás (Cáceres)
  • Nerea Rosa Barros. Comunicación Internacional. Alicante
  • Nuria Pascual Gisbert. Estudiante. Entrepobles y ATTAC. Alicante
  • Pablo Bustinduy Amador. Docente. Nueva York, EEUU
  • Pablo Castaño Tierno. Estudiante. Badajoz
  • Pablo Fernández. Economista. Bilbao
  • Pablo Paz Corbelle. Economista. Izquierda Unida. Badajoz
  • Patricia Rivero. Socióloga. Barcelona
  • Pedro Natalio Rodríguez Martín. Sociólogo. Asamblea 15-M de Badajoz
  • Rafael Pla López. Profesor jubilado y periodista. Meliana (València)
  • Raimundo Viejo Viñas. Profesor. Colectivo Artefakte. Barcelona
  • Ramon Rodriguez Torres. Estudiante.
  • Ramón Espinar Merino. Investigador universitario. Madrid
  • Raquel Palacio. Ciudadana. Izquierda Unida. Zaragoza
  • Ruth Sáez Buedo. Estudiante. Activista Rumbo a Gaza. Elche (Alicante)
  • Samuel Pulido. Ciudadano. Santa Cruz de Tenerife/Bruselas
  • Santiago Alba Rico. Escritor y docente. Túnez
  • Santiago Arellano Borrajo. Docente y músico. Asamblea 15-M de Jérez de la Frontera (Cádiz)
  • Sergio Diestro Menacho. Politólogo. Vivares (Badajoz)
  • Silvia Casado Arenas. Profesora. Madrid
  • Sylvia Martín Sánchez, Activista social. Alicante
  • Tony Vargas Aparicio. Granjero. PCA/IU. Dehesas Viejas (Granada)
  • Víctor J. Sanz. Escritor. Pilar de la Horadada (Alicante)
  • Víctor Manuel Casco Ruiz. Diputado Autonómico de Izquierda Unida. Cáceres
  • Xavi Tello. Músico y Realizador Audiovisual Independiente. Alicante
Soutiens/Apoyan/Supporters/Υποστηρικτές/Apoios
  • Alejandro Rofman. Profesor e investigador. Socialistas para la Victoria. Entre Ríos, Argentina
  • Benjamin Noys. Academic. Reino Unido
  • Cecilia Hopen. Psicoanalista. Argentina
  • Renaud Vivien. Jurista. CADTM (Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde). Bélgica
  • Robert Leston. Profesor. Nueva York. EEUU
  • Rodrigo Sepúlveda Montero. Sociólogo. Colectivo Grita. Chile
  • Sonia Estela Durand. Ciudadana. Argentina
  • Vittorio Morfino. Profesor. Milan
  • Warren Montag. Profesor. Los Angeles, California, EEUU