mardi 23 juin 2015

Au Chili aussi, tout a commencé par des casseroles

La bourgeoisie équatorienne est à son tour entrée en résistance contre le méchant président au couteau entre les dents, qui prétend – quelle impudence ! – imposer les patrimoines hérités. A Quito et à Guyaquil, les rombières, leurs époux, leurs filles et leurs fils sont donc descendus dans la rue avec un drôle d'attirail : des banderoles noires, des drapeaux à têtes de mort et…des casseroles, sur lesquelles elles tapent avec des cuillers.
Équateur, juin 2015 : "Tais-toi, Correa, personne ne te croit" (!)
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Ne vous y trompez pas : ça commence par des casseroles, ça finit par des tanks et des séjours dans les stades pour les méchants rouges.

C'est comme ça que le mouvement pour le renversement du gouvernement élu de l'Unité populaire a commencé, le 1er décembre 1971, à Santiago du Chile, par la "marche des casseroles vides" organisée par la droite, qui prétendait que le gouvernement Allende la condamnait à mourir de faim, pour protester contre la visite au Chili de…Fidel Castro. Mais évidemment les concerts de casseroles des "momies" (comme on appelait les bourgeoises de droite) ne suffirent pas à renverser l'UP. Il fallut recourir aux fascistes de Patría y Libertad, puis organiser la paralysie du pays par la grève des camionneurs et enfin, passer aux choses sérieuses, le coup d'État militaire.
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Chili, décembre 1971
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En 1973, le gouvernement de gauche chilien était bien isolé dans une Amérique latine où les gorilles faisaient la loi et Cuba était loin. Quatre décennies plus tard, le vent a définitivement tourné et il n'y a pas besoin d'être un météorologue pour savoir d'où il souffle. Que les bourgeoises qui ne tiennent une casserole dans leurs mains que pour aller exiger le maintien de leurs privilèges aillent donc faire un tour dans la cuisine pour voir si Conchita, leur petite bonne indienne, n'a pas besoin d'être remplacée aux fourneaux pour aller apprendre à lire et écrire.
Et quant aux jeunes générations, qui n'étaient pas nées en 1970-1973, je leur propose d'écouter cette chanson des Quilapayun, qui dit les choses bien mieux que moi, Les marmites.
La chanson dit: "La droite a deux marmites, une petite et une grande/La petite, elle vient de l'acheter, elle ne s'en sert que pour taper/La grande, elle l'a bien pleine/de poulet et de patates, de viande grillée et de ragout/C'est un abattoir clandestin qui les lui procure/La petite, c'est un p'tit gars de Patria y Libertad qui vient de la lui remettre/Écoutez Madame/Ne vous faites pas embobiner.par cette vieille pipelette".
Las ollitas
La derecha tiene dos ollitas / una chiquita, otra grandecita. / La chiquitita se la acaba de comprar / esa la usa tan sólo pa’ golpear. / Esa vieja fea / guatona golosa / como la golpea / gorda sediciosa. / Oye vieja sapa / esa olla es nueva / como no se escucha / dale con la mano. / La grandecita la tiene muy llenita / con pollos y papitas, asado y cazuelita. / Un matadero clandestino se las da / de Melipilla se la mandan a dejar. / La derecha tiene dos ollitas / una chiquita, otra grandecita. / La chiquitita se la acaba de entregar / un pijecito de Patria y Libertad. / Óigame señora / no me agarre papa / con eso que dice / esa vieja sapa.

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