lundi 30 novembre 2015

Rencontre du 4ème type à Moscou
Arundhati Roy, John Cusack, Daniel Ellsberg et Edward Snowden



I
Les choses qui peuvent et qui ne peuvent être dites: une conversation entre John Cusack et Arundhati Roy
par John  Cusack   

"Tout État-nation tend à devenir impérial — c'est là le problème. A travers les banques, les armées, les polices secrètes, la propagande, les tribunaux et les prisons, les traités, les taxes, les lois et l'ordre, les mythes de l'obéissance civile, les postulats de vertu civique au sommet de la hiérarchie. Cependant, il faut le dire, de la gauche politique, nous attendons mieux. Et à juste titre. Nous plaçons plus aisément notre confiance dans ceux qui font preuve de compassion, qui dénoncent ces arrangements sociaux horribles qui rendent la guerre inévitable et le désir humain omniprésent, qui alimentent l'égoïsme capitaliste, flattent les appétits et le désordre et ravagent la terre".                                                                                                                       Daniel Berrigan, poète, prêtre jésuite



John Cusack: Un matin alors que je parcourais les infos -  horreur au Moyen-Orient, affrontement de la Russie et de l'Amérique en Ukraine -, j'ai pensé à Edward Snowden et me suis demandé comment il tenait le coup à Moscou. J'ai commencé à imaginer une conversation entre lui et Daniel Ellsberg (qui a fait fuiter les Papiers du Pentagone durant la guerre du Vietnam). Et puis, étonnamment, mon imagination a fait entrer une troisième personne dans la pièce,  l'écrivaine Arundhati Roy. Il m'a semblé intéressant de parvenir à réunir ces trois personnes.
J'avais entendu Roy parler à Chicago et l'ai rencontrée plusieurs fois.[...] J'ai enregistré nombre de nos conversations - pour la simple raison qu'elles étaient si intenses j'ai eu l'impression qu'il me faudrait les réécouter plusieurs fois pour être sûr que nous avions bien compris  ce que nous nous étions dit. Elle n'a pas semblé y faire attention, ou bien ne semblait pas s'en soucier. Lorsque je lui ai demandé si je pouvais utiliser les transcriptions, elle a dit "OK, mais assure-toi d'ôter les idioties. Au moins les miennes."
Voici donc:
Arundhati Roy : Je dis seulement : que signifie ce drapeau US pour ceux qui ne vivent pas aux USA ? Quelle est sa signification en Afghanistan, en Irak, en Palestine, au Pakistan - même en Inde, votre nouvel allié naturel?
JC : Dans sa situation (Snowden), il a une marge d'erreur très réduite lorsqu'il s'agit de contrôler son image, son message, et il a fait un boulot extraordinaire jusqu'ici. Mais cette imagerie de son isolement te  dérange?
AR : Oublions le génocide des Indiens d'Amérique, oublions l'esclavage, oublions Hiroshima, oublions le Cambodge, oublions le Vietnam, tu sais...
JC : Pourquoi devons-nous oublier?
(Rires)
AR: Je dis seulement que d'un côté, je suis contente - impressionnée - qu'il y ait des gens dotés d'une telle intelligence, d'une telle compassion et qui ont fait défection de l'État. Ils sont héroïques. Totalement. Ils ont risqué leur vie, leur liberté...et puis il y a une partie de moi qui pense...comment ont-ils jamais pu y croire? Par quoi se sentent-ils trahis? Un État moral peut-il exister? Une superpuissance morale? Je n'arrive pas à comprendre ces gens qui croient que les excès ne sont que des aberrations...Bien sûr, je le comprends intellectuellement, mais...une partie de moi-même veut conserver cette incompréhension...Parfois ma colère se met en travers de leur souffrance.
JC : D'accord, mais tu ne crois pas que tu es un peu sévère?
AR : Peut-être (rires). Mais alors, en ayant râlé comme je l'ai fait, je dis toujours que ce qu'il y a de formidable aux USA c'est qu'il y a eu une vraie résistance de l'intérieur. Il y a eu des soldats qui ont refusé de se battre, qui ont brûlé leurs médailles, qui se sont faits objecteurs de conscience. Je ne crois pas qu'on ait jamais eu un objecteur de conscience dans l'armée indienne. Pas un seul. Aux USA, vous avez cette fière histoire, tu sais ? Et Snowden en fait partie.
JC : Mon instinct me dit que Snowden est plus radical qu'il ne le prétend. Il doit faire preuve de tellement de tactique...
AR : Seulement depuis le 11 septembre...nous sommes censés avoir oublié tout ce qui a eu lieu dans le passé parce que c'est le 11 septembre que commence l'histoire. Bon, depuis 2001, combien de guerres ont été déclenchées, combien de pays ont été détruits ? Donc maintenant l'ISIS est le nouveau fléau - mais comment ce fléau a-t-il commencé ? Est-ce pire de faire ce que fait l'ISIS, c'est-à-dire de passer son temps à massacrer des gens - principalement des chiites, mais pas seulement - à trancher des gorges ? Au fait, les milices soutenues par les US font des choses du même genre, sauf qu'elles ne montrent pas des décapitations de blancs à la télé. Ou bien est-ce pire de contaminer l'approvisionnement en eau, de bombarder un lieu avec de l'uranium appauvri, de couper l'approvisionnement en médicaments, de dire qu'un demi-million d'enfants qui meurent à cause des sanctions économiques est un "dur prix" à payer, mais qui "en vaut la peine"?
JC : Madeleine Albright a dit ça - au sujet de l'Irak.
AR : Oui. L'Irak. Est-ce que c'est bien de contraindre un pays au désarmement pour le bombarder ensuite? De continuer à semer la pagaille dans la région ? De prétendre que vous combattez l'islamisme radical, alors qu'en réalité vous renversez tous les régimes qui ne sont pas des régimes islamistes radicaux? Quels qu'aient pu être leurs autres défauts, ce n'était pas des États islamistes radicaux - l'Irak ne l'était pas, la Syrie ne l'est pas, la Libye ne l'était pas. L'État islamiste le plus radical et le plus intégriste est, bien sûr, votre alliée l'Arabie Saoudite. En Syrie, vous êtes du côté de ceux qui veulent destituer Assad, n'est-ce pas? Et puis tout d'un coup, vous êtes avec Assad, en voulant combattre l'ISIS. On dirait une sorte de géant riche, fou et désorienté divaguant  dans une région pauvre, les poches pleines d'argent, et d'une grande quantité d'armes - se contentant de balancer des trucs à droite à gauche. Vous ne savez même pas à qui vous les donnez - quelle faction meurtrière vous armez contre quelle autre - vous croyant à votre place alors qu'en réalité...Toute cette destruction qui  a suivi le 11 septembre, tous les pays qui ont été bombardés...cela rallume et amplifie les anciens antagonismes. Ils ne sont pas forcément en lien avec les USA. ils précèdent l'existence des USA de plusieurs siècles. Mais les USA ne sont pas capables de comprendre à quel point tout cela est hors de propos, en fait. Et à quel point c'est diabolique...Vos gains à court terme sont les désastres à long terme du reste du monde - pour tout le monde, y compris vous-mêmes. Et je suis désolée, je disais vous et les USA ou l'Amérique, alors qu'en fait je voulais dire le gouvernement US. Il y a une différence. De taille.
JC : ça c'est sûr
AR : Associer les deux comme je viens de le faire est stupide...c'est tomber dans un piège - cela permet aux gens de dire : "Oh, elle est anti-américaine, il est anti-américain", alors que nous ne le sommes pas. Bien sûr que non. Il y a des choses que j'aime aux USA. De toute façon, qu'est-ce qu'un pays ? Quand les gens disent : "Parlez-moi de l'Inde", je réponds : "Quelle Inde?... Le pays de la poésie et de la révolte ? Celui qui produit une musique envoûtante et des tissus raffinés ? Celui qui a inventé le système des castes et prône le génocide des Musulmans et des Sikhs ainsi que le lynchage des Dalits ? Le pays des milliardaires en dollars ? Ou celui dans lequel 800 millions de personnes vivent avec moins d'un demi-dollar par jour ? Quelle Inde ? " Lorsque les gens disent "USA", de quel pays parlent-ils ? Celui de Bob Dylan ou celui de Barack Obama ? Ils parlent de la Nouvelle Orléans ou de New York ? Il y a seulement quelques années de cela, l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh formaient un seul et même pays. En réalité, nous étions constitués de nombreux pays si on prend en compte les États princiers.... Puis les Britanniques ont tracé un trait et nous voici devenus trois pays dont deux se menacent mutuellement avec l'arme nucléaire - la bombe des Hindous radicaux et la bombe des Musulmans radicaux.
JC : L'islam radical et l'exceptionnalisme US partagent le même lit. Comme des amants, ce me semble.
AR : C'est un lit pivotant dans un motel bas de gamme... L'hindouisme radical s'y est blotti aussi. Ce n'est pas évident de pister les partenaires, ils changent si vite. Leurs progénitures sont autant d'instruments destinés à livrer une guerre éternelle.
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samedi 28 novembre 2015

France, état d’urgence: perquisitions et assignations dans les milieux zadistes et alternatifs

par Laurent Borredon, Le Monde, 27/11/2015 

Quelques jours avant l’ouverture de la COP21, plusieurs assignations à résidence et perquisitions ont visé des militants proches des milieux zadistes et écologistes, mercredi 25 et jeudi 26 novembre, dans toute la France.
Six personnes ont été assignées à Rennes,  ainsi qu’un membre de l’équipe juridique de la Coalition Climat21, qui rassemble 130 associations, organisations non-gouvernementale et syndicats. Les policiers ont également tenté de notifier cette mesure à plusieurs personnes à Rouen et à Lyon, notamment. Des perquisitions ont eu lieu à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et... chez des maraîchers bio de Dordogne. [Mise à jour à 20 heures] Selon l'AFP qui cite le ministère de l'intérieur, 24 militants au total ont été assignés à résidence, dans le but de les empêcher d'aller manifester à Paris lors de la COP21. Selon nos informations, plusieurs membres d'associations écologistes ont également reçu la visite de la police, qui souhaitait s'informer sur leurs activités du week-end...
Les assignations que nous avons pu consulter ont une durée limitée - jusqu’au 12 décembre, le lendemain de la fin de la conférence sur le climat - et visent clairement les éventuels mouvements revendicatifs qui pourraient entourer l’événement, qui débute dimanche 29 novembre.

vendredi 27 novembre 2015

Silicon Valley, beware! Israel attacks! Prends garde à toi, Silicon Valley ! Israël attaque !
Silicon Valley, Achtung! Israel greift an! ¡Cuídate, Silicon Valley! ¡Israel ataca!
Силиконовая долина, осторожно! Израиль атакует! كن حذرا، وادي السيليكون: إسرائيل تهجم

Silicon Valley, beware! Israel attacks! 
Tzipi Hotovely, a 37 y.o. woman of Georgian origin, belongs to the toughest hawks in Netanyahu's Likud Party and government, where she is Deputy Foreign Minister. She has become famous for some historical sentences, like "this [Israeli-Palestinian] ...
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Prends garde à toi, Silicon Valley ! Israël attaque ! 
Tzipi Hotovely, une femme de 37 ans d'origine géorgienne, appartient aux faucons les plus durs du parti de Netanyahou, le Likoud et de son gouvernement, où elle est ministre adjoint des Affaires étrangères. Elle est devenue ...
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Silicon Valley, Achtung! Israel greift an! 
Tzipi Hotovely, eine 37-jährige Frau georgischer Herkunft,  gehört zu den härtesten Falken in Netanjahus Likud-Partei und Regierung, in der sie als stellvertretende Außenministerin amtiert. Sie erlangte Berühmtheit aufgrund ...
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¡Cuídate, Silicon Valley! ¡Israel ataca! 
Tzipi Hotovely, una mujer de 37 años de edad de origen georgiano, pertenece a los halcones más duros del partido de Netanyahu, el Likud y su gobierno, donde se desempeña como Viceministro de Asuntos Exteriores. Se volvió celebre ... 
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Силиконовая долина, осторожно! Израиль атакует! 
Ципи Хотовели, 37-летняя израильтянка грузинского происхождения, принадлежит к числу самых жестких «ястребов» из партии «Ликуд» ...
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 كن حذرا، وادي السيليكون: إسرائيل تهجم 
تنتمي تسيبي هوتوفيلي، مرأة 37 سنة من الأصل الجورجي إلى أعنف المنتمين إلى حزب نتنياهو،كذلك إلى  الليكود و حكومته إذ أنها تعتلي منصب نائب ... اقرأ المزيد
 
 

lundi 23 novembre 2015

Tlaxcala: En nuestro nombre/En notre nom/In our own name/In eigener Sache/Nel nostro nome/ بٱسمنا/در باره کار ما



 TLAXCALA ΤΛΑΞΚΑΛΑ ТЛАКСКАЛА تلاكسكالا
En nuestro nombre
Los trágicos acontecimientos recientes y la tormenta emocional que han suscitado nos llevan a publicar la siguiente aclaración: 1-Tlaxcala no es ni un ejército, ni un partido, ni una secta convencida de poseer la verdad.
2- Somos, ... Lire la suite
En notre nom -
Les tragiques événements récents et la tempête émotionnelle qu'ils ont suscitée nous conduisent à publier la mise au point suivante : 1-Tlaxcala n'est ni une armée, ni un parti, ni une secte convaincue ...  Lire la suite
In our own name The tragic recent events and the emotional storm they generated prompt us to issue the following clarification: 1-Tlaxcala is neither an army, nor a party, nor a sect which presumes to hold the truth. 2-We are, more modestly, a network of freely ... Lire la suite
In eigener Sache
Die jüngsten tragischen Ereignisse und der emotionale Sturm, den sie erzeugt haben, führen uns dazu, die folgende Erläuterung abzugeben: 1-Tlaxcala ist weder eine Armee noch eine Partei noch eine Sekte, die glaubt, die Wahrheit zu besitzen. ... Lire la suite
Nel nostro nome
I tragici avvenimenti recenti e la tempesta emozionale che hanno suscitato ci hanno indotti a pubblicare il seguente chiarimento: 1-Tlaxcala non è né un esercito, né un partito, né una setta convinta di essere detentrice ... Lire la suite 

                                                                                                                                                  بٱسمنا 
   لا يمكن للأحداث المأساوية التي جدّت مؤخرا إلا أن تدفعنا لنشر البيان التالي و ذلك لما أثارته من عواطف جياشة لدينا 1.     إن ... Lire la suite 
در باره کار ما
وقایع اسف بار اخیر و طوفان احساساتی که موجب گشت ما را به اظهار بیانیه زیر واداشت: اطلاعات دیگر   

vendredi 20 novembre 2015

La drôle de guerre de François Hollande

Robert Fisk
 Francois Hollande's 'war' with Isis won't stand in the way of France's arms deals with Saudi Arabia 
Despite the President's huffing and puffing about war the spiritual mentors of the militants will be left untouched   French President Francois Hollande delivers a speech during the "Congress" ... Read more
François Hollandes „Krieg“ gegen den Islamischen Staat steht den französischen Waffengeschäften mit Saudi-Arabien nicht im Weg  
Obwohl der Präsident über Krieg schnauft und zischt, werden die geistigen Vordenker der Militanten unberührt gelassen Der französische Präsident François Hollande hält eine Rede während einer Sondersitzung ...
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La "guerre" de François Hollande contre l'ISIS n'ira pas jusqu'à empêcher les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite 
Malgré ses rodomontades guerrières, le Président français ne touchera pas aux mentors spirituels des djihadistes Le président français François Hollande s'adresse au Congrès des deux chambres ... Lire la suite
La 'guerra' de François Hollande contra el ISIS no será un obstáculo para los negocios de armas franceses con Arabia saudí 
A pesar de las pontificaciones y los resoplos del Presidente sobre la guerra, los mentores espirituales del califato se quedarán sin tocar El país que le prestó su credo sunita wahabita a los asesinos del Isis en París no ...
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jeudi 19 novembre 2015

Osons causer : Attentats de Paris : quel est le piège que nous tend Daesh ?

Après la stupeur et l'émotion, vient l'envie de comprendre. Pourquoi la France ? Qu'est-ce que Daesh ? Comment en finir avec le jihadisme ? Y a-t-il un conflit de valeurs ?
Nous allons voir qu'un piège vicieux prend forme sous nos yeux, et qu'il devient urgent de le déjouer.
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Ça nous fait plaisir si vous nous suivez :)
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SOURCES DE LA VIDÉO

samedi 14 novembre 2015

Vendredi noir : au-delà de l'émotion, des questions vitales

Je peux comprendre l'émotion qui a saisi les Parisiens, les Français et tous ceux qui s'identifient avec eux. Le vendredi noir parisien a de quoi faire hurler. Mais l'émotion ne doit pas nous empêcher de réfléchir. Plusieurs points que je soumets à celles et ceux qui essaient encore de réfléchir.
1- Oui ou non, une vie humaine en vaut-elle une autre ? Pourquoi des morts à Paris onzième seraient-ils plus graves que des morts pour les mêmes causes à Bourj El Brajneh, Peshawar, Raqqa, Kaboul ou n'importe où ailleurs dans l'Orient "lointain" (lointain de quoi ?)

vendredi 13 novembre 2015

Ces morts qui ne comptent pas: Beyrouth, trou noir

par FG, 13/11/2015
Ελληνικά : Οι νεκροί αυτοί που δεν μετρούν: Βυρηττός, μαύρη τρύπα 
Italiano   I morti che non contano: il buco nero di Beirut 
Español   Estos muertos que no cuentan: Beirut, agujero negro
English   Deaths that don't count: Beirut, a black hole 

Je suis indigné, je suis révolté, je suis dégoûté. Hier jeudi 12 novembre 2015, à 18 heures, trois kamikazes daechistes se sont fait sauter dans une des rues les plus passantes de Bourj El Brajneh, à Beyrouth. Ils ont provoqué la mort de 43 personnes et fait 239 blessés.
Ce matin, j'ai fait un tour de la presse mondiale pour voir ce qu'elle dit de cet attentat terroriste. J'ai consulté la une des journaux de 18 pays européens et des principaux journaux des autres continents. Rien. Rien. Rien.

jeudi 12 novembre 2015

Zoe Konstantopoulou : « Le gouvernement grec a sacrifié la démocratie »
Interview



Gwenaël Breës  

On connaît Zoe Konstantopoulou comme la seconde femme à avoir pris le rôle de présidente du Parlement grec. Largement élue à ce poste en tant que membre de Syriza au début du mois de février 2015, elle le quitta le 4 octobre de la même année, cette fois comme membre d'Unité populaire — un parti formé après l'annonce des élections anticipées. Tout au long de ces huit mois, Konstantopoulou a marqué les esprits pour son travail au sein de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque autant que pour son respect des règles démocratiques, son opposition forcenée à la capitulation du gouvernement Tsípras et sa pugnacité à contredire l'affirmation que celui-ci n'avait pas d'autre choix… Elle s'est moins exprimée sur la question monétaire, sa vision actuelle des « plans B », ou encore sa courte mais intense expérience de l'exercice du pouvoir : nous la retrouvons à Bruxelles, dans le hall de son hôtel — l'échange se fait en français. Un éclairage de l'intérieur sur ces quelques mois qui ont chamboulé l'Europe et trahi les espoirs du peuple grec.

On connaît votre parcours d'avocate spécialisée dans les droits de l'homme, mais moins votre parcours politique avant de rejoindre Syriza. Quel a-t-il été ?

En tant qu'étudiante, j'ai été membre des représentations syndicales des étudiants, au sein de syndicats indépendants. Dans mon parcours, je n'ai jamais cherché à m'inscrire dans des partis politiques ; la première fois que j'ai participé à un processus électoral, c'était lors des élections européennes de 2009, sur la liste de Syriza dont je n'étais pas membre. Je me suis présentée non pas pour être élue, mais pour soutenir cette liste. En 2012, j'ai été élue et c'est alors que je me suis faite membre de Syriza. C'était au moment où le parti s'était unifié et se concevait comme celui de ses membres ; c'est justement ce pari qui m'avait incité à rejoindre un parti politique, pour la première fois. Et c'est l'échec de ce but proclamé qui, à mon avis, a conduit à la dissolution de Syriza. Car, en vérité, ce qui apparaît comme Syriza aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le Syriza dont j'ai fait partie.

La victoire de Syriza aux élections de janvier 2015 n'était pas une surprise. Dans la période qui a précédé, vous faisiez partie de son « cabinet fantôme ». Comment étiez-vous préparés au sein de cette équipe à l'accession au pouvoir, et notamment aux négociations qui s'annonçaient avec les créanciers ?

Ce qui est déplorable, c'est que toute la préparation faite au sein des « cabinets fantômes » (c'est-à-dire des personnes et des équipes chargées chacune d'un domaine) n'a pas été utilisée. Et dans plusieurs domaines, elle n'a pas été valorisée. En ce qui concerne les questions de justice, de transparence, de corruption et de droits de l'homme, dont j'étais en charge, le travail accompli n'a même pas fait l'objet d'une séance officielle de présentation. Après les élections, j'ai pris l'initiative de rencontrer le ministre de la Justice pour lui faire part de tout le travail préparatoire accompli, mais ce n'était pas organisé par le parti. De la même manière, les gens qui étaient en charge de la préparation, dans plusieurs autres domaines, n'ont pas été consultés pour la mise en place du travail gouvernemental.
Pour quelles raisons ?
C'est une question à poser au Premier ministre, Aléxis Tsípras. L'équipe était dirigée par Aléxis Mitrópoulos. Le futur vice-président du gouvernement, Ioánnis Dragasákis, et Dimítris Stratoúlis y participaient aussi. Il y a eu ce phénomène des comités de préparation qui n'allaient pas jusqu'au bout ou qui étaient dépossédés de leur mandat au cours des mois. Je ne peux que souligner le fait qu'on a été plusieurs à dire que ce travail préparatoire était indispensable et devait continuer. En ce qui me concerne, ayant été aussi chargée d'un comité formé au sein du groupe parlementaire pour suivre la législation sur les mémoranda et préparer leur abolition, j'ai signalé à plusieurs reprises qu'il fallait davantage de préparations. Pour ce comité spécifique, j'ai envoyé une lettre à Aléxis Tsípras en juin 2014 pour lui dire qu'il fallait soit s'assurer que le comité fonctionne, soit le dissoudre. Je lui signalais aussi que cette préparation contre les mémoranda est un travail très sérieux pour lequel on ne peut pas compter tout faire après les élections.

vendredi 6 novembre 2015

Inde : Pourquoi je retourne mon prix, par Arundhati Roy

par Arundhati Roy, 5/11/2015. Traduit par  Fausto Giudice, Tlaxcala
Épargnez-moi s'il vous plaît le vieux débat Congrès-contre-BJP. On est au-delà de tout cela
Bien que je ne croie pas que les prix et récompenses  soient une mesure du travail que nous faisons, je voudrais ajouter le Prix du Cinéma national (indien) pour le meilleur scénario que j'ai gagné en 1989 à la pile croissante des prix retournés. Je tiens aussi à préciser que je ne rends pas ce prix parce que je suis "choquée" par ce qu'on appelle  la "montée de l'intolérance" favorisée par le gouvernement actuel. Tout d'abord, "l'intolérance" n'est pas le bon mot à utiliser pour qualifier les actes consistant à lyncher, tirer sur, brûler et  assassiner en masse des êtres humains. Deuxièmement, nous avions eu beaucoup de préavis de ce qui nous attendait - je ne peux donc pas prétendre être choquée par ce qui est arrivé après que ce gouvernement a été élu avec enthousiasme par une majorité écrasante. Troisièmement, ces horribles meurtres ne sont que le symptôme d'un malaise plus profond. La vie est un enfer pour les vivants aussi. Des populations entières - des millions de Dalits ["Intouchables", NdT], d'Adivasis [aborigènes, NdT], de musulmans et de chrétiens - sont contraints de vivre dans la terreur, ignorant quand et d'où l'attaque viendra.

http://tlaxcala-int.org/upload/gal_12056.jpg

Un exemple de propagande du BJP au pouvoir : "je suis patriote, je suis nationaliste, je suis né hindou". 20%  des Indiens, soit 300 millions de personnes, ne sont pas hindous

Grèce : recapitalisation, vous avez dit recapitalisation ?


Παναγιώτης Λαφαζάνης  Panagiotis Lafazanis
Μέγα πολιτικό και οικονομικό σκάνδαλο το "δώρο" πολλών δις στις τράπεζες - Προς  πλήρη "αφελληνισμό" του ελληνικού τραπεζ ... Lire la suite

Grèce : La recapitalisation des banques, un grand scandale politique et économique - Un « cadeau » de 7 à 8 milliards pour le capital bancaire et une « déshellénisation » des banques L’ensemble des gouvernements, y compris l'actuel, ont des responsabilités politiques et pé ... Lire la suite
Dimitris Georgopalis


Γιάννης Κιμπουρόπουλος Yannis Kimbouropoulos
Η διεθνής «πυραμίδα» των διασώσεων και η τρίτη ελληνική ανακεφαλαιοποίηση Από το 2008, οπότε κορυφώθηκε η διεθνής χρηματοπιστω ... Lire la suite

La “pyramideˮ internationale des sauvetages de banques et la 3ème recapitalisation grecque - Depuis 2008 et l’apogée de la crise financière internationale, le monde capitaliste est pris dans un tourbillon de sauvetages. Pas le sauvetage des réfugiés -eux peuvent se noyer sans susciter de larmes dans les eaux ... Lire la suite

Sur la banderole: "Recapitalisation". Sur la marmite : "Retraités"
Dessin de
Yannis Ioannou, 2012