lundi 15 février 2016

«Il n’y a plus de liberté d’expression» : un professeur de français en Seine-Saint-Denis suspendu à cause de son blog

https://francais.rt.com/france/15747-liberte-france-professeur-suspension 

Salah Lamrani, professeur de français dans un collège de Seine-Saint-Denis, suspendu d'après lui pour ses activités de blogging, a confié à RT les circonstances de cette décision, en les jugeant inqualifiables.
Dès son embauche au collège Romain-Rolland de Tremblay-en-France en septembre 2015, le jeune professeur a fait face à des pressions, comme il l’a souligné dans son interview. «J’ai rapidement été confronté à des problèmes avec ma direction qui ne tolérait pas mon activisme syndical au sein de l’établissement et j’ai été franchement soumis à un harcèlement moral qui m’a amené à me faire prescrire cinq semaines d’arrêt maladie», a-t-il expliqué.
Durant son absence, la direction a, selon Salah Lamrani, instrumentalisé son activité de blogueur  qui tourne autour du Moyen-Orient. Durant son temps libre il traduit en effet des discours de différents hommes politiques, tels qu’un général du Hezbollah, Bachar el-Assad ou encore Vladimir Poutine, des personnalités qui se trouvent «en première ligne dans la lutte contre Daesh». Son expérience avec la Mission laïque française en Egypte, contre laquelle il est actuellement en procès, n’a pas non plus plu ni à la direction, ni à certains parents.
«Ainsi, tout ce que je publie sur Internet a été instrumentalisé contre moi, on a voulu me faire passer pour un danger pour les élèves, pour un terroriste qui endoctrinait les élèves. Ces accusations ont été portées contre moi par la direction de l’établissement en présence de parents d’élèves», a-t-il noté ajoutant que c’est de cette façon que tout le collège a pris connaissance de ses activités.
Il est ensuite revenu au collège où une atmosphère insidieuse régnait et à force d’explications, aurait réussi à renverser la situation en sa faveur. Cependant, Salah Lamrani a rapidement reçu un arrêté lui signifiant la suspension de son poste pour une durée de quatre mois sans aucune explication.
En dénonçant cette action qui instrumentalise son activité de blogueur qui n’a aucune incidence sur son activité d’enseignant, il a condamné l’état d’urgence, dans le cadre duquel selon lui, «tout musulman, activiste syndical, toute personne est suspectée, réprimée et bafouée». «Nous n’avons plus de liberté d’expression», a-t-il conclu.

Pour en savoir plus, lire

►Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 1
►Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 2

►Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 3

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