samedi 27 février 2016

DiEM perdidi
Impasses de l'altereuropéisme et peur de l'inconnu

par Frédéric Lordon, 16/2/2016
À n’en pas douter, le lipogramme est un exercice littéraire de haute voltige – en tout cas selon la lettre sacrifiée, puisque le lipogramme consiste précisément à tenter d’écrire un texte en renonçant totalement à l’usage d’une certaine lettre. Il fallait tout le talent de Perec pour affronter la mère de tous les lipogrammes en langue française, le lipogramme en « e ». Trois cents pages de livre, La Disparition – forcément… –, sans un seul « e » (Il suffira au lecteur de s’essayer à former une seule phrase qui satisfasse la contrainte pour prendre aussitôt la mesure de l’exploit).




Carpe diem, par Eco Dalla Luna

Fidèle à la tradition oulipienne, on pourrait généraliser l’exercice et demander de faire une phrase en interdisant certains mots ou groupes de mots (lipolexe ? liporème ? liposyntagme ?). Par exemple demander à Yves Calvi de faire une phrase sans « réforme », ou à Laurent Joffrin sans « moderne », Christophe Barbier sans « logiciel » (« la gauche doit changer de logiciel » – on notera au passage cet indice du désir constant de l’éditocratie que la gauche devienne de droite que jamais personne n’enjoint la droite de « changer de logiciel »), etc. Au grand silence qui s’abattrait alors sur l’espace public on mesurerait enfin le talent exceptionnel de Perec. La langue altereuropéiste elle aussi fait face à ses propres défis lipolexiques. Qu’il ne lui soit plus permis de dire « repli national » et la voilà à son tour mise en panne.


« Le repli national », l’impossible lipolexe de l’altereuropéisme
Sous un titre – « Démocratiser l’Europe pour faire gagner l’espoir » (1) – qui n’est pas sans faire penser au Robert Hue de « Bouge l’Europe » (ou bien à un reste de stage « Power point et communication événementielle »), Julien Bayou, après avoir parcouru réglementairement les évocations de notre « passé le plus sombre », nous met en garde contre « le repli national, même de gauche », et avertit que « la dynamique d’un repli sur des agendas purement nationaux » pourrait « accélérer la défiance entre Européens ». Dans une veine très semblable, Katja Kipping, co-présidente de Die Linke se dit « totalement opposée à l’idée d’un retour aux Etats nationaux » (2). Qui serait « un retour en arrière », pour ainsi dire un repli donc – national. Or, « en tant que gauche, nous devons avoir le regard tourné vers l’avenir » – oui, c’est un propos très fort. Au passage, on se demande quelles sont, à Die Linke, les relations de la co-présidente et du président, Oskar Lafontaine qui, lui, plaide franchement pour un retour au Système monétaire européen (SME), et ce faisant regarde à l’évidence dans la mauvaise direction. Moins de surprise à propos de Yanis Varoufakis, qui répète de longue date son hostilité à toute sortie de l’euro, à laquelle il donne la forme d’un refus de « l’affreux dilemme entre d’un côté notre système actuel en pleine déconfiture, et de l’autre le retour en force de l’idéologie de l’Etat-nation voulue par les nationalistes » (3).

Lire aussi Susan Watkins, « Le Parlement européen est-il vraiment la solution ? », Le Monde diplomatique, février 2016. Ce qui frappe le plus dans ces extraits presque parfaitement substituables n’est pas tant leur stéréotypie que la force d’inertie de leurs automatismes et leur radicale imperméabilité à tout ce qui se dit par ailleurs dans le débat de l’euro – et pourrait au moins les conduire à se préoccuper d’objecter aux objections. Mais rien de tout ça n’arrivera plus semble-t-il, en tout cas dans ce noyau dur de « l’autre Europe » qui se retrouve dans le mouvement DiEM (4) de Varoufakis. Tous les liens n’ont pourtant pas été rompus partout à ce point avec la réalité extérieure du débat, et il faut reconnaître avec honnêteté qu’à la suite de l’été grec, bon nombre de ceux qui tenaient la ligne altereuropéiste avec fermeté se sont sensiblement déplacés. Non pas que le débat soit tranché ni les convergences parfaites, mais au moins les exigences dialogiques élémentaires n’ont pas toutes succombé. Pas de ce genre d’embarras à DiEM, où l’automatique de la répétition a parfois des airs de canard à la tête tranchée courant droit devant soi – « repli national ».

Ça n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de dire des choses, et depuis un certain temps déjà. D’avoir fait remarquer par exemple la parfaite ineptie de l’argument « obsidional » qui fait équivaloir sortie de l’euro et retranchement du monde : 180 pays ayant une monnaie nationale, tous coupés du monde ? L’économie française jusqu’en 2002, coupée du monde ? Le Royaume-Uni, déjà hors de l’euro, peut-être bientôt hors de l’UE ? Tellement coupé du monde !

On reste plus perplexe encore du refus borné d’entendre quoi que ce soit des différentes propositions de reconfiguration de l’internationalisme, précisément faites pour montrer qu’il y a bien des manières d’en finir avec l’euro, et parmi elles certaines qui, parfaitement conscientes du péril des régressions nationalistes, travaillent précisément à le contrecarrer. Faut-il être idiot, bouché, ou autiste – on est bien désolé d’en venir à ce genre d’hypothèse, mais c’est qu’on n’en voit guère plus d’autres – pour continuer d’ânonner aussi mécaniquement « repli national » quand on explique qu’il est urgent de développer les liens de toutes les gauches européennes, mais sans attendre une impossible synchronisation des conjonctures politiques nationales, pour préparer celui qui sera en position à l’épreuve de force et à la sortie ? Faut-il être idiot, bouché ou autiste pour continuer de glapir au péril nationaliste quand on fait remarquer que les réalisations européennes les plus marquantes (Airbus, Ariane, CERN) se sont parfaitement passées de l’euro, que si l’intégration monétaire pose tant de difficultés, rien n’interdit – sauf l’obsession économiciste qui ne mesure le rapprochement entre les peuples que par la circulation des marchandises et des capitaux – de concevoir une Europe intensifiée autrement, par d’autres échanges : ceux des chercheurs, des artistes, des étudiants, des touristes, par l’enseignement croisé des littératures, des histoires nationales, par la production d’une histoire européenne, par le développement massif des traductions, etc. ? Mais à quoi sert de répéter tout ceci : dans l’ultime redoute de « l’autre euro » qu’est DiEM, on n’entend plus rien et on ne répond plus à rien – on court tout droit (comme le canard).

Europe démocratique ou Europe anti-austérité ?




jeudi 25 février 2016

Égypte : la vérité sur Giulio Regeni se noie dans le gaz, et la répression fait rage

Giuseppe Acconcia, il manifesto, 22/2/2016
Égypte : la vérité sur Giulio Regeni se noie dans le gaz, et la répression fait rage 
L' Italie relâche la pression, mais pas le régime égyptien. Pas plus tard qu'hier, 116 condamnés, dont un enfant de quatre ans (!). Incarcération de l' écrivain Ahmed Naji Parmi les tables des bars du Caire, ...
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Egitto: mentre il caso Giulio Regeni annega nel gas, la repressione infuria 
Egitto. L’Italia allenta la pressione, il boia no. Solo ieri 116 condannati, tra cui un bimbo di quattro anni (!). Agli arresti lo scrittore Ahmed Naji Tra i tavoli dei bar del Cairo, mentre fino a qualche giorno fa tutti gli avventori citavano ... Lire la suite

Mouad Belghouat, le rappeur marocain qui a choisi l’exil pour éviter le suicide

par Jacques Besnard, Slate.fr, 24.02.2016
Mouad Belghouat (DR).
Mouad Belghouat (DR).

Membre actif du Mouvement du 20 février 2011, étendard de la jeunesse marocaine depuis sa première arrestation, «El Haqed» a quitté son pays pour continuer la musique en Belgique. Rencontre.
«On va prendre notre dose de vitamine D?», plaisante-t-il d’emblée en français lorsqu’on se rencontre en plein centre de Bruxelles, indiquant du regard un rond salvateur ensoleillé qui pointe le bout de son nez à la terrasse d’un café. Le sourire et la bonhomie de Mouad Belghouat témoignent d'une faculté salvatrice à relativiser: cinq ans après le début du «Printemps marocain» le 20 février 2011, la vie du jeune homme, devenu étendard du mouvement, est on ne peut plus chaotique, entre interdiction de chanter, intimidations, pratiquement deux années passées en prison et un exil forcé loin de sa famille.
Quand le jeune Marocain commence le rap à dix-huit ans avec ses potes pour s'amuser à côté de ses petits boulots, rien ne le prédestine à devenir ce «martyr». Ses chansons décrivent bien les conditions de vie difficiles de son quartier populaire d'El Oulfa, à Casablanca, mais à l'entendre, ses lyrics ne sont pas encore vraiment politiques. «J'ai commencé à devenir plus engagé un peu plus tard, c'est venu naturellement», assure-t-il en arabe. Un changement de ton dans ses sons qui intervient en 2009. Pour la scène, Mouad devient alors «El Haqed», souvent écrit en langage SMS «L7a9d», que l'on peut traduire par «l'indigné» ou «l'enragé».
Deux ans plus tard, lorsque le Printemps arabe secoue l'Egypte et la Tunisie, obligeant Moubarak et Ben Ali à quitter le pouvoir, la jeunesse marocaine commence à son tour à se rebeller. Le 20 février 2011, des dizaines de milliers de manifestants battent ainsi le pavé pour réclamer des réformes économiques et sociales (santé, éducation...), plus de démocratie et le pluralisme politique.

samedi 20 février 2016

Grèce : la fin des Tsiprosaures ?

par Panagiotis Grigoriou Παναγιώτης Γρηγορίου, Greek Crisis,13/2/2106
Athènes, 12 février 2016 : récit d'une journée de colère et de révolte
Lire ici

vendredi 19 février 2016

Les YPG : nous n'avons rien à voir avec l'attentat d'Ankara, la Turquie prépare le terrain pour une attaque contre le Rojava

People's Protection Units Yekîneyên Parastina Gel YPG
وحدات حماية الشعب ‎ یگان‌های مدافع خلق یگان‌های مدافع خلق
Traduit par Eve Harguindey, Tlaxcala
Original:
YPG: Ankara saldırısı ile ilişkimiz yok
Traductions disponibles : فارسی  English  

Le Commandement général des Unités de defense/protection du peuple (YPG) a publié le 18 février une déclaration en réponse au Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu qui les a accusées de l'attentat  d'hier au coeur de la capitale turque Ankara, qui a fait 28 morts et 64 blessés.
Le Commandement général des YPG dit que celles-ci n' ont aucun lien avec l'attentat, remarquant que Davutoğlu a présenté cette accusation pour ouvrir la voie à une offensive contre le Rojava (Kurdistan syrien) et la Syrie. Le Commandement général a souligné que les YPG ne sont engagées à ce jour dans aucun type d'activité militaire contre l'État turc, en dépit de toutes lesattaques et provocations de celui-ci.
Nous publions ci-après le texte intégral de la déclaration rendue publique par le Commandement général des YPG :

"Comme notre peuple et l'opinion publique le savent, la révolution du Rojava est entrée dans sa quatrième année. En tant que forces YPG, nous protégeons notre peuple dans la région du Rojava depuis le premier jour. Dans des conditions difficiles, nous protégeons notre peuple des gangs barbares comme Daesh et Al-Nusra. D'innombrables États et médias ont rapporté de manière répétée le soutien fourni par la Turquie à ces groupes terroristes. À part la défense contre les groupes terroristes qui nous attaquent, nous, en tant qu'YPG, ne sommes engagées dans aucune activité militaire contre des États voisins ou d'autres forces. En dépit de toutes ses provocations et attaques à la frontière du Rojava, nous avons agi avec responsabilité historique et n'avons jamais exercé de représailles contre la Turquie. Au cours des 4 dernières années, le Rojava a été la zone la plus sûre de la frontière entre la Turquie et la Syrie, et il n'y a eu aucune action militaire (contre la Turquie) de notre part pendant cette période. Cette vérité est parfaitement connue de l'armée turque et du gouvernement AKP. Ils sont en train de distordre délibérément la vérité en disant nous tenir pour responsables de l'explosion à Ankara.

jeudi 18 février 2016

Transnational petition for Salah Lamrani



Pour la réintégration immédiate de Salah Lamrani à son poste d´enseignant
Signez et diffusez cette pétition
Partagez-la sur facebook
 

Por la reincorporación inmediata de Salah Lamrani a su cargo de profesor

¡Firmar y difundir ampliamente esta petición!
Compartir en facebook


For the immediate reinstatement of Salah Lamrani to his teaching post

Sign and spread widely this petition!
Share it on facebook!


Per il reinserimento immediato di Salah Lamrani in servizio come insegnante
Firmate e diffondete largamente questa petizione!
Compartitela su facebook!


Für die sofortige Wiederaufnahme von Salah Lamrani in den Dienst als Lehrkraft

Unterschreibt und verbreitet diese Petition!
Teilt sie auf facebook



Немедленно восстановить Салаха Ламрани на должности преподавателя
Подписывайте и распространяйте эту петицию!
Опубликуйте ее в Фейсбуке!
درخواست رفع انفصال خدمت از صلاح لمرانی
 

Pétition pour la réintégration immédiate de Salah Lamrani à son poste d´enseignant


Pétition adressée à
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale
Mme Béatrice Gille, rectrice de l'Académie de Créteil


M. Salah Lamrani, professeur de Français titulaire au Collège Romain-Rolland de Tremblay-en-France (93290), très apprécié par ses élèves et leurs parents, a été suspendu arbitrairement de son poste le 11 février 2016, par Isabelle Chazal, DRH de l'Académie de Créteil, pour une période de quatre mois. Cette mesure unilatérale a été prise suite à des courriers calomnieux de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) et de la direction de son établissement le diffamant gravement et instrumentalisant illégalement ses activités de blogueur.
Nous vous demandons de prendre des mesures rapides pour faire lever cette suspension injustifiée, rappeler à l'ordre la direction du collège et permettre ainsi aux élèves de retrouver l'enseignant qui leur manque cruellement et à la communauté scolaire de retrouver la sérénité nécessaire à la réussite de sa mission.

Note des éditeurs : on peut prendre connaissance de l'ensemble de l'affaire, avec tous ses détails scabreux, sur le blog de Salah Lamrani, actualisé au jour le jour, Sayed Hasan.

lundi 15 février 2016

«Il n’y a plus de liberté d’expression» : un professeur de français en Seine-Saint-Denis suspendu à cause de son blog

https://francais.rt.com/france/15747-liberte-france-professeur-suspension 

Salah Lamrani, professeur de français dans un collège de Seine-Saint-Denis, suspendu d'après lui pour ses activités de blogging, a confié à RT les circonstances de cette décision, en les jugeant inqualifiables.
Dès son embauche au collège Romain-Rolland de Tremblay-en-France en septembre 2015, le jeune professeur a fait face à des pressions, comme il l’a souligné dans son interview. «J’ai rapidement été confronté à des problèmes avec ma direction qui ne tolérait pas mon activisme syndical au sein de l’établissement et j’ai été franchement soumis à un harcèlement moral qui m’a amené à me faire prescrire cinq semaines d’arrêt maladie», a-t-il expliqué.
Durant son absence, la direction a, selon Salah Lamrani, instrumentalisé son activité de blogueur  qui tourne autour du Moyen-Orient. Durant son temps libre il traduit en effet des discours de différents hommes politiques, tels qu’un général du Hezbollah, Bachar el-Assad ou encore Vladimir Poutine, des personnalités qui se trouvent «en première ligne dans la lutte contre Daesh». Son expérience avec la Mission laïque française en Egypte, contre laquelle il est actuellement en procès, n’a pas non plus plu ni à la direction, ni à certains parents.
«Ainsi, tout ce que je publie sur Internet a été instrumentalisé contre moi, on a voulu me faire passer pour un danger pour les élèves, pour un terroriste qui endoctrinait les élèves. Ces accusations ont été portées contre moi par la direction de l’établissement en présence de parents d’élèves», a-t-il noté ajoutant que c’est de cette façon que tout le collège a pris connaissance de ses activités.
Il est ensuite revenu au collège où une atmosphère insidieuse régnait et à force d’explications, aurait réussi à renverser la situation en sa faveur. Cependant, Salah Lamrani a rapidement reçu un arrêté lui signifiant la suspension de son poste pour une durée de quatre mois sans aucune explication.
En dénonçant cette action qui instrumentalise son activité de blogueur qui n’a aucune incidence sur son activité d’enseignant, il a condamné l’état d’urgence, dans le cadre duquel selon lui, «tout musulman, activiste syndical, toute personne est suspectée, réprimée et bafouée». «Nous n’avons plus de liberté d’expression», a-t-il conclu.

Pour en savoir plus, lire

►Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 1
►Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 2

►Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 3

jeudi 11 février 2016

En Égypte, la deuxième vie des syndicats indépendants
Le dernier reportage de Giulio Regeni(1988-2016)

Giulio Regeni, 15/1/2016
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
 Le quotidien italien il manifesto a publié à titre posthume le dernier article envoyé le 15 janvier dernier par Giulio Regeni, le jeune chercheur italien retrouvé mort au Caire le 2 février, après avoir disparu le 25 janvier. Son corps portait des traces de tortures graves. Une première version de cet article avait été publiée à la mi-janvier sous pseudonyme par l'agence Nena News.-FG
http://4.bp.blogspot.com/_a-Su2SAnGYU/RvuZ7zk3AQI/AAAAAAAAB10/tgN8AUpe5E4/s400/mahalla%2Bstrike.jpg
Les luttes autonomes des travailleurs de l'usine textile de Mahalla Al Kubra depuis 2007 ont ouvert la voie au renversement de Moubarak en 2011

Al-Sissi a obtenu le contrôle du parlement avec le plus grand nombre de policiers et de militaires dans l'histoire du pays tandis que l'Égypte est la lanterne rouge dans tous les classements mondiaux pour en matière de respect de la liberté de la presse. Pourtant, les syndicats indépendants ne renoncent pas. Une rencontre animée vient d'avoir lieu au Centre de service pour les travailleurs et les syndicats (CTUWS), un des points de référence du syndicalisme indépendant égyptien.
Bien que la plus grande salle du Centre ait une centaine de places, le soir de la rencontre elle ne pouvait pas contenir tous les militants et de syndicalistes venus de toute l'Égypte pour une assemblée qui était extraordinaire dans le contexte actuel du pays. Le déclencheur de la rencontre était est une circulaire du Conseil des ministres qui recommande une coopération étroite entre le gouvernement et le syndicat officiel ETUF (seule organisation autorisée jusqu'en 2008), avec le but explicite de contrer le rôle des syndicats indépendants et de les marginaliser parmi les travailleurs.

Même si, aujourd'hui le CTUWS n'est pas représentatif de la constellation complexe du syndicalisme indépendant égyptien, son appel a été reçu, peut-être de façon inattendue, par un très grand nombre de syndicats.

mercredi 10 février 2016

Giulio Regeni (1988-2016) est mort comme un Égyptien : kidnappé, torturé, achevé et jeté dans un fossé

Giulio Regeni, torturé à mort au Caire à 28 ans - Jean-Pierre Filiu
Giulio Regeni a fêté avec ses amis son vingt-huitième anniversaire le 15 janvier dernier dans cette ville du Caire qu’il aimait tant. Cet étudiant italien était en effet un passionné du monde et de la langue ...
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“L'Égypte doit enquêter sur tous les cas de disparitions forcées, de torture et de morts en détention, pas seulement sur celui de Giulio Regeniˮ
Lettre ouverte au président égyptien Abdelfattah al-Sissi
- Various Authors - Versch. Autoren - AA.VV. - Auteurs div.
En tant que membres de la communauté universitaire dont Giulio Regeni faisait partie, nous avons été profondément attristés d'apprendre sa mort. Notre communauté a été enrichie par sa pré ...
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In Egitto, la seconda vita dei sindacati indipendenti
L’ultimo reportage di Giulio Regeni
- Giulio Regeni (1988-2016)
Pubblichiamo qui l’articolo inviatoci da Giulio Regeni, e sollecitato via e-mail a metà gennaio, sui sindacati indipendenti in Egitto. Ci aveva chiesto di pubblicarlo con uno pseudonimo così come accaduto altre volte in passato. ...
  Continua a leggere
In Egypt, second life for independent trade unions
Giulio Regeni's last report
- Giulio Regeni (1988-2016)
Editors’ note: We publish posthumously this article by Giulio Regeni, an il manifesto contributor who was based in Cairo while researching his doctoral thesis. On Wednesday, his tortured body was discovered in a ditch in the city. Because independent ...
Read more 

mardi 9 février 2016

A Star is Born: Varoufakis fait son théâtre à Berlin

C'est le hot tips (tuyau brûlant) du jour: ce soir, un spectacle à ne pas rater à La Volksbühne de la Place Rosa-Luxembourg à Berlin: Yanis Varoufakis, la"rock star de l'économie" et sa troupe y présentent leur premier spectacle. Prix des places : 12 €, tarifs réduits 8 €. Réservation recommandée. Entrée dans la limite des places disponibles. Le nom du spectacle : DiEM 25 – Announcing the Democracy in Europe Movement 2025. Attention ! Le spectacle sera en allemand et en anglais. En cherchant bien sur la toile, vous pourrez sans doute trouver un streaming live. Pour celles et ceux qui ne comprennent ni l'anglais ni l'allemand, démerdez-vous. La NeuRope ne parle plus que ces langues-là. Même chose pour celles et ceux qui veulent connaître le programme de ce nouveau "nouvement": son manifeste de lancement n'existe qu'en anglais et en grec. Pour un "mouvement" qui dit vouloir "démocratiser l'Europe", avouons-le, ça la fout mal. Mais que voulez-vous, c'est ça la NeuRope post-moderne : le bling-bling de ceux d'en haut, la galère de ceux d'en bas. Souhaitons donc un grand succès au Big Varoufakis Circus, mais nous sommes au regret de dire que nous ne participerons pas à ce spectacle, nous avons mieux à faire, loin des scènes de théâtre.-FG

 Diem25 ou: Moi, moi, moi